Un jeune secrétaire de rédaction d'un journal conservateur (plus exactement, son métier est de vérifier l'exactitude des faits énoncés par les journalistes, avant Internet, ce n'est pas une chose facile), qui se rêve écrivain, sombre après une rupture dont il ne se remet pas, dans les fêtes sans fin de la nuit new-yorkaise, devenant accro à la cocaïne, jusqu'à y perdre presque tout... Etrange et étonnant film de James Bridges, cinéaste que je creuse en ce moment, qui offre un rôle sombre et complexe à un Michael J.Fox désireux de repositionner son image dans un cinéma plus adulte après l'énorme succès de Retour vers le Futur. Les Feux de la Nuit est un film étrange et bancal, qui hésite sans cesse entre le drame, des excès comiques / loufoques plutôt mal venus, et une sorte de trip malsain liés à sa prise de drogue qui donnent les scènes les plus étranges - et les plus intéressantes du film : Dès que quelqu'un lit un journal dans le film, que ce soit J.Fox ou un autre rôle ou un quidam dans le métro, la une du dit journal affiche toujours "BABY COMA", un mystérieux bébé du coma, ou bébé dans le coma, qu'on voit même représenté à un moment, s'adressant depuis le ventre de sa mère à un J. Fox adulte, défoncé et halluciné. Ces séquences de trip sont la représentation filmée de la culpabilité du héros suite à la mort de sa mère, dont il se sent, sinon responsable, au moins coupable de n'avoir pas été présent lors de son agonie. Ce film, très clairement ancré dans le cinéma 80's américain par ailleurs, avec une BO qui donne à entendre aussi bien New Order que Depeche Mode, laisse vraiment un sentiment final très étrange, un peu raté par ses différences de ton, et en même temps très intéressant à cause de ça, jouant le jeu du cinéma de l'époque tout en en pervertissant les codes de manière consciente.