KKobangdongne salamdeul (littéralement: "les gens du quartier Kkonbang") est un film naturaliste, quasiment documentaire qui apporte un éclairage sur la Corée des années 70-90, cette Corée du miracle économique sur la rivière Han. Un développement fulgurant mais à deux vitesses: si la population urbaine de Séoul a un niveau de vie se rapprochant de l'Europe, les plus démunis se retrouvent exclus du centre-ville et s'entassent dans des bidonvilles en périphérie, en particulier les migrants venus des milieux ruraux. Dans la première partie, le film adopte un ton presque ethnographique et observe la vie des locaux avec beaucoup d'empathie, avant de se concentrer sur les personnages principaux: une famille recomposée et un père essayant de se reconnecter avec sa femme et son enfant. On évite le misérabilisme et le ton est souvent léger bien que teinté de tragédie. En dépit d'acteurs convaincants à l'écran, le film nous perd toutefois en longueur et multiplie les intrigues (avec un montage complexe, elliptique et appelant des flashbacks), amenant à un dernier acte et une conclusion difficilement crédible par l'irruption ex-machina d'un nouveau personnage dans le bidonville.