Les morveux et le trésor de Tout en Carton
Revoir les hits de sa jeunesse et les transmettre à la nouvelle génération avait jusqu’alors quelque chose d’émouvant. On retrouve son passé, et l’on se rend compte qu’il a quelque chose d’atemporel lorsque les marmots vibrent avec la même intensité que vous, il y a de ça fort longtemps. Ce fut le cas pour E.T., la première trilogie Star Wars, ça le sera pour Retour vers le Futur et celle du Seigneur des Anneaux.
Les souvenirs étaient plus flous pour les Goonies. Soit un mix entre Indiana Jones, inspecteur Gadget, Stand By Me et Maman j’ai raté l’avion, le tout dans des décors en carton-pâte fleurant bon les eighties.
Dans un bon film destiné à la jeunesse, personne ne s’ennuie, et si les adultes peuvent se contenter du plaisir de voir leurs bambins réagir, le très bon film leur révèlera un savoir-faire ou un propos qui saura les charmer aussi. Ici, en l’occurrence, c’est bien pâlot. La complicité des amis fonctionne sur le nombre d’occurrences de gros mots, la jeune nymphette exhibe davantage sa culotte qu’une quelconque épaisseur de personnage, et l’intrigue est d’une linéarité assez pénible. Des gros méchants, des gentils enfants, des parents américains (maman fait les courses avec la bonne et papa travaille mais félicite à la fin). Un ou deux pièges ou inventions à la MacGyver ne font pas un scénario, et qui plus est sur deux heures de film.
Mauvaise pioche. Quand je pense que les gamins avaient eu le choix entre celui-là et Les Temps Modernes… Pour les punir, la prochaine fois, je leur mets un Bresson.