En étude de psychiatrie, il devient finalement cinéaste:des rêves aux rêves éveillés...+Don Camillo?

Documentaire peut-être trop chronologique et qui n'apprendra peut-être rien aux experts de Fleischer,
alors que j'ai beaucoup appris et étais pendu aux lèvres de tous les intervenants, celles de Richard Fleischer en premier:

"Je voulais devenir psychiatre".
Puis pendant mes études, je me suis impliqué dans la troupe de théâtre et de comédies musicales...j'ai commencé à en mettre en scène tout en suivant mes études de médecine.
Puis mon père m'a donné un très bon conseil: fais et étudie du théâtre pendant un an pour voir si ça te plait vraiment, sinon tu risques de te le demander et "regretter toute la vie".
Puis en été, suite à des représentations de la pièce que j'avais montée, "un chercheur de talent, exceptionnellement dans les environs", m'a approché et demandé:
"ça vous dirait de faire des films à Hollywood?"
(il était de la RKO, un représentant d'Howard Hughes).
"Il n'y avait pas d'école de cinéma à l'époque" et j'ai eu à la RKO puis Pathe News, la meilleure formation "à la réalisation et surtout au montage".

Un riche et beau doc avec surtout des interviews de Richard Fleischer (il a des airs de Charles Aznavour et Stan Laurel).
Et des interviews de Janet Leigh,

beaucoup de Christophe Gans (qui partage le plan avec une biographie de Louis XI),

de Nicolas Saada, un peu de Jean-Baptiste Thoret (à tête de David Cronenberg),
du fils de Richard Fleischer (qui partage le plan avec ...Betty Boop),
et des interviews de la fille de Dino de Laurentis, Raffaella (productrice aussi).
Dont le meilleur souvenir d'économie d'échelle est quand elle a optimisé des jours de tournage sur le même lieu de tournage dans un désert "avec montagne", d'un côté "'Dune' et ses vaisseaux spatiaux et Arkonnen" et de l'autre côté "Schwarzenneger traversant en 'Conan the Destroyer'..."

Elle ajoute que Richard Fleischer changera le script de 'Conan le Destructeur', l'orientant vers "plus d'humour" car il est devenu très très ami avec Schwarzenneger, acteur dont il admirait "l'excellent sens du timing comique et humour".
"Très amis alors que pas du tout du même bord politique" ajoute le fils.

Je ne savais pas que Richard Fleischer est un 'fils de' : son père Max Fleischer, est un grand innovateur dans le dessin animé ( il accusera Walt Disney de lui avoir beaucoup emprunté).
Les deux finissent grand amis par l'intermédiaire du fils.

Lors de son année de formation théâtrale à Yale et sa mise en pratique, il a insisté pour expérimenter une technique alors rare à l'époque: mettre la scène au centre des spectateurs.
Et non plus la scène qu'en fond de salle avec les gens devant.
Il préfère déjà l'arène de cirque.

Yale est aussi d'où vient Damien Chazelle.
(Yale est aussi connue pour sa culture du viol et son incapacité à vraiment dompter le problème).

Filmographie et propos dans le doc qui est plus riche que mes bouts retenus:
1946 Child of Divorce

Fleischer révèle "son aptitude à la direction d'acteurs", sur un sujet familiale loin de ses prochains films.
"Il aura vraiment touché tous les genres"... ici il arrive à montrer le point de vue de l'enfant.
"Il ne prend pas de position moraliste." (Christophe Gans)

1947 Design for Death

"Pathe News me donne accès à des millions d' images d'archives" (qu'il n'a donc pas tournées),
on lui demande de faire un doc "sur les nazis" mais il ne trouve rien de nouveau dans les images founies;
puis il a accès à des images du Japon,
"On ne savait quasi rien d'eux" (Richard Fleischer)

Le doc montre furtivement l'affiche, très très d'actualité...on lit : "Military gangsters dupe Nation into war"
'un guerre organisée par des militaire/gangsters qui ont roulé le peuple et l'ont manipulé à rentrer en guerre'

Pour son premier doc, il a d'emblée un Oscar, son père le félicite et son télégramme lit:

An Academy Award for Best Documentary Feature?
"What took you so long?"
"T'en a mis du temps à l'avoir cet Oscar"
(alors qu'il débute).

1947 Banjo, Mon chien et moi
"une sorte de Rintintin mais avec une fille" (suite un peu forcée dans le style de Child of Divorce);
un bide critique et public;
Fleischer est mis au placard sans salaire (ça lui arrivera encore!).
Un Sid Rogell "le sauve" et le met à des séries B Noir

1948 Bodyguard
Déjà des hommes virils et violents; "déjà l'attrait du viril" (Christophe Gans)

1948 So This Is New York

1949 Le Traquenard / Trapped

1949 Make Mine Laughs

1949 L'Assassin sans visage / Follow Me Quietly

"...peut-être le premier film avec un serial killer" qui tue quand il pleut. (Chris Gans)
(Je connaissais les gens qui aiment faire l'amour quand il pleut, avec les fenêtres ouvertes et les volets clos...mais pas les tueurs en séries dont le mode opératoire et catalyseur, est le temps de pluie).

"Premier film avec 'Serial Killer' et un 'Profiler' AVANT que le FBI n'inventent ces mots"
(Christophe Gans)

1949 The Clay Pigeon

Le résumé me rappelle un peu 'Memento' et XIII.
On suit un amnésique, possible tueur, se demandant tout le long s'il est un assassin, un bon ou un méchant.

1950 Armored Car Robbery

1951 Fini de rire/ His Kind of Woman avec Robert Mitchum
(Fleischer remplace un John Farrow?...pour la fin)
Howard Hughes n'aimait pas la fin filmée; il demande à Fleischer de le finir; il veut la fin sur le bateau retournée;
ça devait prendre "3 semaines, ça prend 6 mois" (RF)
RF a accepté car Howard Hughes accepte en échange de sortir finalement sans le retoucher un film de RF qu'il a finit il y a un an et qui n'est pas encore sorti;
"L'Énigme du Chicago Express" pas encore sorti, alors que Hughes l'aimait pourtant beaucoup,
mais souhaitait qu'il le refasse avec des stars et un plus gros budget,

1952 "L'Énigme du Chicago Express/ The Narrow Margin"

"Il va littéralement innové avec caméra portée, très peu commun à cette époque"
"L'espace étroit a été mon challenge" (RF)
Il ne le filme pas de l'extérieur mais tout de l'intérieur.
"Une série B qui a 20 ans d'avance " (Nicolas Saada)
"...la caméra est protagonistes du combat (dans la petite cabine)" (Christophe Gans)

1952 Sacré printemps / The Happy Time

Une comédie que ne trouve pas drôle Christophe Gans.
Mais qu'aime Walt Disney
Il en contacte RF
Walt Disney aime 'Sacré printemps' mais aussi pour une étrange raison (si j'ai bien compris):
il trouvait nul un des acteurs avec lequel il avait travaillé ailleurs,
et Disney est subjugué par ce qu'en a quand même obtenu Fleischer!

SI il a pu tirer ça de cet acteur nul "c'est qu'il doit être un excellent directeur d'acteur!"
Disney le veut donc pour '20000 lieus sous les mers';
il lui montre les maquettes et le script.
Or Disney est un concurrent du père de Fleischer;
le père de Fleischer aurait même fait avant Disney des mélanges de dessin et vraie prise de vue etc.

Le fils consulte son père qui lui dit qu'il ne peut pas refuser:
"au moins il sait choisir ses metteurs en scène"
Les deux pères deviendront amis

1954 Vingt Mille Lieues sous les mers / 20,000 Leagues Under the Sea

...comme le requin de Spielberg, la pieuvre ne marche pas,
Disney voit la détresse de Fleisher
Et accepte de remettre de l'argent pour que "ses génies en fabriquent une meilleure";
l'auteur du scénario et ami de Fleischer lui fait remarquer que "la créature n'est pas le seul problème",
"le script aussi",
il suggère d'ajouter que "ça se passe en pleine tempête",
Disney trouve l'idée "encore meilleure", accepte, remet de l'argent, hypothèque,
reconstruit la créature et le bassin pour un cout immense.

1955 Les Inconnus dans la ville / Violent Saturday
Fleischer retourne au noir
mais un noir éclairé "comme un Sirk"

"4 ou 5 histoires indépendantes se croisent...3 gangsters regardent aussi la vie des autres personnages...tous seront réunis".
Leur description du film me rappelle un peu 'Short Cuts' de Robert Altman.
Il "mélange un film de gangster et un mélodrame" presque à la Douglas Sirk.

Richard Fleischer ajoute qu'en tant qu'ex psy, il cherche à savoir "qu'est ce qui a conduit ces hommes à devenir gangsters";
et il ajoute que tous ces personnages "arrivent au même endroit"
"...comme dans Le Pont du roi Saint-Louis"??? (le doc ne dit rien sur ça).

Internet m'apprend que:

"Le Pont du roi Saint-Louis est un roman historique de Thornton Wilder de 1927.
le récit met en scène plusieurs voyageurs, d'origines et de classes sociales différentes,
qui se retrouvent tous sur un pont inca de corde au Pérou.
Un religieux, va enquêter pour trouver dans la vie de chacun les raisons de sa présence sur le pont. Le récit s'attache dès lors à décrire l’enchaînement des événements qui ont amené chacune des personnes à être présente sur le pont à travers leur personnalité et les choix de vie qu'elles ont fait".

1955 : La Fille sur la balançoire The Girl in the Red Velvet Swing
Avec "un dandy psychopathe"
"un des tout meilleurs de Fleischer" (Gans)
"les femmes souffrent par des hommes " (Nicolas Saada)
(on "ne peut pas oublier le cri de Joan Collins").

1956 Bandido

1956 : Le Temps de la colère / Between Heaven and Hell
"...encore un homme méchant"

1958 The Vikings

Quasi "aucun effet spécaux"
"Tout est capté en vrai, en extérieur...(sans doute pourquoi le film) a gardé sa jeunesse "( Christophe Gans)
"On le dit violent et sanglant, or le seul moment de sang est l'oeil percé" (Richard Fleischer)
"On me demandait souvent le type de fond bleu utilisé pour la scène de duel en haut de la tour...
aucun fond bleu, on est juste monté ...en haut de la tour" (RF)
"Le bélier a été le plus dur moment...pas le droit à l'erreur...vrai château datant de 900 après JC...
si le bélier touche à droite, il explosait le mur fragile et on détruisait un monument national" RF

1959 : Duel dans la boue (These Thousand Hills)

où "la femme fatale, c'est le cowboy" (Christophe Gans)
L'homme est une ordure égoïste arriviste calculateur.
...c'est un "anti-héros" (Richard Fleischer)

1959 Le Génie du mal / Compulsion (à Cannes cette année là?)
Là, je n'ai pas compris ce qu'ils ont expliqué sur le tournage du discours final d'Orson Welles
et "du placement des caméras"; "Orson n'avait qu'un jour pour réussir cette scène".

Révélant "qu'Orson Welles est un acteur exceptionnel car il a réussi à adapter son plaidoyer " aux contraintes techniques filmiques??? (Richard Fleischer)

Ensuite il accepte de tourner avec John Wayne (un honneur très recherché)
mais il refuse finalement le script du film: 'Le Grand Sam' finalement tourné par Henry Hathaway.
Or refuser un film de John Wayne est un crime de lèse-majesté
Il est à nouveau viré, écarté sans salaire.

Il décide alors de partir en Europe avec femme et enfants.
Où il retrouve Daryl Zanuck qui lui "propose deux films avec sa maitresse Juliette Gréco".
Mais Zanuck se révèlera pire que le coiffeur jaloux dans 'Le Corniaud'.
Il espionne Greco et s'impose pendant les tournages. Fleischer en arrêtera sa collaboration avec lui après deux films:
1960 Drame dans un miroir Crack in the Mirror

1961 Le Grand Risque The Big Gamble

Dino De Laurentiis en profite pour lui proposer:
1961 Barabbas
"...un de ses meilleurs...sa puissance vient du script de Christopher Fry (auteur aussi du scénario de Ben Hur) " (Chris Gans)
"...entend qu'il va y avoir une vraie éclipse de soleil...(décide de tourner la crucifixion)".
"Je mets 3 caméras...aucun effet spéciaux...c'est la vraie éclipse de soleil."
Le fils raconte que deux caméras tomberont en panne juste avant et pendant!

Puis ses projets "capotent":
dont un Sacco et Vanzetti sur lequel il travaille pourtant longtemps;
et "un remake de ...Don Camillo" (Christophe Gans).
Et surtout un film produit par Samuel Bronston "que j'aurais aimé voir" (Gans)
sur la décolonisation de l'Inde.

1966 Le Voyage Fantastique/ Fantastic Voyage
les dessins "seront utilisés par les écoles de médecine".
ça rappelle ses études de médecine à Fleischer

1967 Doctor Dolittle

1968 The Boston Strangler

il a rencontré le vrai tueur en prison "plusieurs fois"...
le vrai tueur lui a "offert un portefeuille" qu'il gardait "dans sa bibliothèque";
le fils raconte que sa mère, évitait cet objet dans la maison.

1969 Che!

1970 Tora! Tora! Tora!

devait le tourner avec Kurosawa dont la forte "depression" le fait abandonner;
RF retrouve le sujet de son tout premier doc

1971 See No Evil

"...un des premiers (vrai) 'slasher' " (Jean-Baptiste Thoret)

1971 The Last Run

1971 L'Étrangleur de la place Rillington 10 Rillington Place

"...encore une vraie histoire; tournée dans la maison du tueur; avec Richard Attenboroug" (le riche papi de 'Jurassic Park').

1972 The New Centurions
"...la police du quotidien"
"...un film qui semble tourné par un (jeunot)"

1973 Soylent Green

Un film sur "notre corruption, la corruption de la planète, la corruption de l'environnement, la corruption de la police" (Richard Fleischer).
Mon héros "est corrompu", on le voit garder des objets et ça lui parait " tout naturel qu'il vole".
"Les femmes sont des objets et meubles fournis avec l'appartement".

1973 The Don Is Dead

1974 Mr. Majestyk

1975 Du sang dans la poussière/ The Spikes Gang

"le message est (caché) dans le décor"
"...(j'aime ce film) sur la corruption de la jeunesse";
"Lee Marvin est pour moi le diable qui corrompt ces 3 jeunes (dont Ron Howard)"
(Le public a été déstabilisé car ils rigolent au début puis perdent le film à la mort du premier jeune.)
(dit Richard Fleischer)

1975 Mandingo
"...film haï par la presse américaine: qui parle entre autres de "film porno"
...mais encore un succès public".

1976 The Incredible Sarah

1977 The Prince and the Pauper

1979 Ashanti (il remplace et aide Richard C. Sarafian)
1980 The Jazz Singer (il remplace et aide Sidney J Furie (90 ans en 2023).

1982 Tough Enough (film sur la boxe avec Dennis Quaid)

1983 Amityville 3-D

1984 Conan le Destructeur/the Destroyer

1985 Kalidor, la légende du talisman Red Sonja

1987 Million Dollar Mystery
"Un mélange étonnant de télé réalité avant l'heure et de film" (le film cachait des indices pour une vraie chasse au trésor).
"Qui n'est en fait pas le dernier film de Fleischer; personne n'a trop vu son dernier film
car tourné pour un nouveau procédé de Douglas Trumbull" (Christophe Gans).

(à suivre; le doc est plus riche que ça)