C’est une réalisation de Martine Deyres.
Durant des années après leur création, les hôpitaux psychiatriques avaient très mauvaise réputation. Les avancées en médecine n’étant pas ce qu’elles sont actuellement le caractère psychologique du patient étaient souvent méprisées. C’est dans ce contexte qu'on va se pencher sur le centre hospitalier François-Tosquelles qui se situe en Occitanie. En secret, ce lieu va habiter des réfugiés et des résistants face à l'opposition nazie.
Ce documentaire va donc être une grande source de vie. Nous sommes loin des images que l’on peut croiser à l’époque avec des patients qui souffrent. Cette autre vision donne un espoir sur la manière dont peuvent être traités les gens pour soigner ces maladies psychologiques. Il y a une démarche qui est véritablement positive. Elle en devient même touchante dans l’implication de son narrateur.
Tout cela est présenté sous une forme efficace. D'un point de vue esthétique, c’est à ravir. Il y a beaucoup d’images d’archives qui vont être bien sélectionnées pour aller avec les propos. Les heures heureuses mêlent des archives filmées par les infirmiers de l'hôpital et des images tournées par le psychiatre Francesc Tosquelles. C'est génial de revoir tout cela sous forme de bobine. Ça apporte un grain tout particulier au visionnage.
Malheureusement, malgré toutes ces bonnes intentions, il y a quand même un grand hic. La mise en place est assez laborieuse. Il faut avoir un minimum de base sur le film pour ne pas être perdu dès le début. Cela peut sembler évident, mais dans un documentaire la force d’une construction est que n'importe qui peut regarder sans ne rien savoir sur le thème. Ce ne sera pas le cas ici. Ce qui est dommage, c’est qu’on a un peu l’impression de naviguer à vue jusqu’à ce que tout se structure. En revanche une fois que les bases sont bien posées cela devient beaucoup plus agréable à suivre.