J'ai hésité à faire une critique, depuis plusieurs jours j'hésite, en ce moment je n'ai pas l'envie, l'inspiration... Puis je repense à Gary, je repense à ce plan où Churchill assis à une table doit délivrer son message à la nation via une radio, ce plan où la lumière rouge apparaît, laissant place au silence, et ce regard de quelques secondes, ce regard incroyable que balance Winston Oldman à cette ampoule, d'une puissance dingue, d'un visuel sublime, m'a poussé à écrire.
Sans doute le plan le plus marquant du film à mes yeux, Churchill dans la pénombre, teinté de rouge, marquant le début d'une lutte, contre ses détraqueurs, contre les nazis, contre son addiction. La scène du métro est fabuleuse, tout comme celle magnifiquement désopilante où il apprend que le V à l'envers qu'il a lancé à un photographe signifie "va te faire foutre".
Les Heures sombres est marquant par certains aspects, c'est ce genre de biopic que j'aime, celui qui ose. Quand je repense au Churchill sorti en 2017, que j'ai failli aller voir, je ne me dit qu'une chose, que je n'ai toujours pas envie de le voir, encore moins même.
Joe Wright est un nom qui m'est revenu plusieurs fois au court des derniers mois, si ce n'est années, un réalisateur dont je n'avais vu que l'efficace Hanna, ses films d'époques me tentant malheureusement moins. Cela dit cette expérience des films d'époques n'a pu que l'aider pour ces Heures sombres, car en terme de décors, costumes et j'en passe, c'est d'une justesse incroyable. Le maquillage lui étant carrément dingue, lors des premières photos de tournage, où nous voyons Churchill de profil, je n'arrivais pas à associer le nom de l'acteur présent dans l'article et la photo, Gary Oldman sérieux ? Ce n’est pas plutôt Anthony Hopkins en Hitchcock ? Pour reconnaître Gary, le grand, l'épatant Gary Oldman il faut regarder ses yeux, fortement reconnaissables.
Pauvre Gary, ayant un peu souffert de fumer plusieurs faux cigares chaque jour du tournage. Mais c'est un sacrifice à faire et ça lui rapporte gros, direction les oscars mon pote !
Ben Mendelsohn et Stephen Dillane sont particulièrement épatants également.
Pour finir je dirais que Wright sublime son œuvre d'un cadrage soigné et inspiré, que la photographie est renversante, parfaitement sombre, accompagnant à merveille l'époque, le propos et tête principale de l'histoire.
En bref, une prestation admirable d'un acteur de talent et une vision prenante, amusante, réaliste, d'un combat contre... non pas contre, POUR ! Pour la liberté d'un pays !