LES HEURES SOMBRES est un excellent film !
Émouvant, esthétiquement réussi sans parler de la belle performance des acteurs…
Sous sa tonne de maquillage et de prothèses, l’acteur caméléon Gary Oldman est un superbe Churchill, il sera sûrement cité pour l’Oscar du meilleur acteur.
Ben Mendelssohn est très bien dans le rôle du roi George VI – succédant ainsi dignement à Colin Firth dans le Discours d’un roi. [Sans parler de sa ressemblance physique assez étonnante avec le monarque.]
C’est une bonne surprise de le voir jouer autre chose qu’un « bad guy ».
Les figures féminines ne sont pas en reste : Kristin Scott Thomas incarne Clementine, surnommée Clemmie, l’épouse de Churchill et sa meilleure supportrice. Il est intéressant de voir l’influence de Clemmie sur son mari ainsi que leur relation de couple.
Enfin il y a Lily James (Cendrillon, Baby Driver…) qui incarne la jeune et innocente Elizabeth Layton, assistante personnelle de Churchill. Avec ce personnage, tout avec celui de Clemmie, on découvre Churchill sous un autre angle.
Le personnage d’Elizabeth permet aussi à Churchill, dans le film, de prendre conscience de l’importance du jugement de ses contemporains.
Au début du film, Winston Churchill se voulait rassurant, estimant que la population britannique avait moins besoin de vérité que de cohésion nationale.
Le nouveau Premier ministre est montré comme conscient qu’il vivait dans une bulle, dans un milieu privilégié, comme de nombreux politiciens. Ce qui particulièrement émouvant, c’est qu’il va faire éclater cette bulle, et consulter « le peuple ».
Le film a même réalisé un de mes rêves (spoiler :
une scène incroyable : voir un homme vivant dans les hautes sphères prenant le métro tout en discutant avec ses usagers !
)
Les Heures sombres montre donc un autre visage du Premier ministre, plus vulnérable, il dresse un portrait plus intime. Cette œuvre « humanise » le grand homme.
On savait que Joe Wright, depuis « Reviens-moi » (Atonement), savait montrer les événements historiques et la guerre en particulier sous un autre angle. Ici il se concentre sur quatre semaines cruciales pour l’Histoire Mondiale en 1940. Le réalisateur ne filme pas la Guerre des champs de batailles, mais les luttes de pouvoir intestines, les coulisses de la guerre, les hommes et les femmes qui ne sont pas au front. (...).
Le scénario d’Anthony Mc Carten est nuancé, il n’est pas manichéen. On comprend les points de vue du roi George, de Churchill et de Chamberlain. Les enjeux sont bien expliqués également. Le scénario n’oublie pas l’humour. On (sou) rit des répliques ou des manies de Churchill, de son excentricité …
Il y aurait beaucoup à dire sur le film, mais je vais m’arrêter ici.
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