Les heures sombres est un passionnant cours d’histoire sur une période un peu méconnue de la 2nde guerre mondiale (désormais un peu plus depuis la sortie récente de Dunkerque). Il présente quelques semaines tumultueuses du Royaume-Uni au début de la 2nde guerre mondiale. Neville Chamberlain, alors premier ministre, est destitué et remplacé par Winston Churchill qui doit faire face à une situation sans précédent car les armées britanniques sont acculées à Dunkerque et risquent d’être balayées, dans une France en pleine débâcle face à l’envahisseur nazi.
Les personnages, et c'est ce qu’on attend d’un biopic, sont la réussite de ce film. W. Churchill, campé par l’immense Gary Oldman méconnaissable, fait face, piégé entre un verre de whisky et un cigare, à l’une des pires crises de son pays. Sa solitude est magnifiée par la mise en scène : un appel téléphonique au président américain qui ne peut venir en aide à son allié de toujours ou encore une insomnie perturbée par une visite du roi au milieu de la nuit. Les personnages secondaires sont également très justes, que ce soit Kristin Scott Thomas, en femme de Churchill désabusée par l’humeur changeante de son mari ou Ben Mendelsohn, en roi n’ayant aucune confiance envers son nouveau premier ministre.
Le film tire aussi sa force de par ses choix narratifs. On ne montre presque pas ce qui se passe en Europe (à l’exception de quelques scènes en France) et la plupart des scènes se déroulent dans des endroits fermés. Le spectateur est encerclé par une ambiance désespérée et claustrophobique en attendant l’issu de l’opération « Dynamo » et en s’interrogeant sur le devenir de ce nouveau premier ministre, tentant d’affronter le tyran allemand, seul contre tous.