Partant à bord d'une des missions naturalistes du voilier d'expédition scientifique « Tara » au Groënland, la réalisatrice dispose sa caméra à hauteur des animaux et des plantes peuplant les rivages de ce pays.
L'arrivée des botaniste, biologiste, éthologue, géologue et zoologue est vue depuis la terre ferme comme une espèce un peu étrange débarquant à l'improviste.
Trois étapes structurent le film en douceur.
La première montre les animaux, les plantes et les minéraux à leur hauteur avec très progressivement en fond les apparitions des humains comme des petites taches floues de couleurs vives, une première approche de l'espèce humaine ;
La seconde où la parole arrive en étant susurrée puis par l'intermédiaire des échanges par talkies-walkies entre les chercheurs sur le terrain et les membres de l'expédition restée à bord. Ces échanges sont une litanie de noms scientifiques données aux espèces vivantes ou aux éléments du monde minéral. Cela donne la sensation de rentrer dans un état fantasmé de ces espèces ou éléments manipulés qui sont comme spectateurs de phénomènes insaisissables ;
La dernière étape introduit l'échange entre humains non plus sur ce qu'ils sont en train de faire mais sur leur relation personnelle à ce qu'ils vivent et aux problématiques observées (fonte des glaces plus intenses, modification des écosystèmes).
Voilà toute la force de ce film d'une esthétique brute.