Début prometteur, fin malheureuse
Georges Méliès change totalement de cap dans cette oeuvre de fiction avec quelque chose de plus dramatique. Les incendiaires raconte l'histoire de malfrats qui mettent le feu à une ferme après avoir tué le père de famille. Ceux-ci sont pourchassés par la police et l'assassin est capturé et guillotiné. L'enjeu est donc nettement moins drôle de ce qui se faisait de coutume et me rappelle quelque peu L'affaire Dreyfus, un film proche du documentaire de reconstitution.
Le début est prometteur avec un plan fixe de la ferme en feu et les gens qui s'attroupent. Ensuite, le repaire des bandits qui donne lieu à une confrontation avec les gendarmes. Puis, des plans très larges d'une course-poursuite le bord de falaises. Assez joliment réalisé pour l'époque. Malheureusement, une fois la capture de l'assassin, Méliès ne propose plus que deux ou trois plans différents et prenant à eux seuls la moitié du film de sept minutes, alors qu'il avait réussi à instaurer du rythme en coupant plus souvent que de coutume.
Montrant le condamné en cellule pris de panique et ensuite sa conduite vers la guillotine et son exécution, l'oeuvre ne prend aucun parti au sujet de l'éventuelle peine de mort. Il s'agit de montrer pour montrer, de réaliser quelque chose de dramatique, sans plus. J'ai bien moins aimé cette deuxième partie, alors que la première me paraissait tellement mieux faite d'un point de vue cinématographique et de rythme.