Un film incognito
S’il témoigne d’une maîtrise technique irréprochable, le film Les Incognitos souffre néanmoins d’une absence de point de vue sur le milieu qu’il investit, en l’occurrence l’espionnage et les...
le 12 mars 2020
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Un jour, tes idées, et aussi tes gadgets, tout ça va protéger le monde
entier. Et alors à ce moment là, tout le monde va vouloir devenir
bizarre exactement comme toi.
Quand Kingsman version enfant rencontre Vaillant le pigeon de combat
J’ai cru voir une adaptation animée tout public de Kingsman. Sans rire, les mouvements de l’agent Lance Sterling, fusion entre Idris Elba/Will Smith, l’un des héros présenté en début de film lors d’une entrée remarquée, n’ont rien de commun avec tous les animés que j’ai pu voir jusque là. L’art martial utilisé par les Kingsman, soit le Bartitsu, Sterling semble le pratiquer.
Il a l’élégance, la dextérité, l’agilité et les aptitudes au combat d’un Kingsman, les gadgets et le charme d’un James Bond, cette première scène d’action semblant tout droit sortie d’un film live, 10 petites minutes m’ont largement suffit pour que je prenne au sérieux ce nouvel animé. Et les surprises vont continuer jusqu’à la fin de notre film d’animation et ce, même si question histoire, on ne peut pas faire plus simpliste et déjà vu.
Abominable, Les incognitos, décidément, les films d'animation récents balayent tous les films live décevants de ces derniers mois. 2019 aura donc été l’année des films animés de qualité. Le film ne réinvente absolument rien. Nous voila sauter en plein film d'espionnage où un agent secret vantard hyper bad ass et classe porté sur la gâchette facile, les explosions, les coups de tatanes et les punchlines bien cinglantes se retrouve malgré lui à devoir faire équipe avec un jeune inventeur un peu givré prônant la non-violence et dont le passé tragique raconté nous émeut, nous a montré ses motivations.
Son but n'est autre que rendre le monde plus sûr grâce à ses inventions. Par le biais de ce personnage rigolo et touchant à mesure où l'on saisit la vraie personnalité cachée derrière ses maladresses, Les incognitos veut aider les enfants, leur inculquer de belles valeurs, leur apprendre à croire en eux, à ne lâcher ni leur talent, ni leurs rêves quoique puisse en penser leur entourage et les gens extérieurs.
Vous vous doutez bien que ce qui fera le charme des Incognitos, sera ce duo de personnages principaux que tout oppose mais que tout complémente et sera amené à changer en apprenant à se comprendre mutuellement. Nous avons tous des forces différentes et c’est ce qui peut faire de nous une bonne équipe. Suite à un complot, ils seront traqués par le gouvernement et par le grand méchant du film, Killian, sorte de Bad Terminator et méchant tout droit sorti de chez James Bond. Pur plaisir visuel ce film.
Pas de bol pour l'agent Sterling, tout cela arrive pile au moment où se dernier se retrouve accidentellement changé en pigeon, l'animal qu'il déteste le plus au monde et qu’il verra d’un autre angle. A ce moment, notre film qui au départ, utilisait à merveilles le cahier des charges des films d'espionnage rendant hommage aux œuvres cultes du genre jusqu'à réalisé un générique d’introduction James Bondesque soigné, garde son format tout en le redynamisant et le modifiant légèrement sur la forme. Dès lors, l'humour se tourne vers l'humour bon enfant avec quelques gags à répétition tournés sur les pigeons (dont une femelle toujours agglutinée à ce pauvre Lance tente de le séduire), le comique de situation et le slapstick qui ici, arrivent à marcher.
En termes d'animation, Les incognitos met tout le monde d'accord. Les cadrages, les plans ont tout d'un film live qu’on prend au sérieux, la morphologie des personnages est variée (jambes fluettes et torse massif pour l'agent Sterling, contours plus rondelets et enfantins pour Walter), ce film va plus loin que tous les animés allant toujours dans la facilité graphique. Truffé de scènes d'action, les amateurs de bad ass pourront aisément faire entorse à leur règlement visant à ne pas regarder d’animés destinés aux gosses en en visionnant un jouant jusqu'au bout sur les codes du film d'espion.
La réalisation, les dialogues pour certains réfléchis, les musiques, le choix de la bande son, Les incognitos utilise toutes les caractéristiques visuelles et scénaristiques du blockbuster d’espionnage mature, tout en le mêlant au format film d’animation familial habituel. Jamais on n’avait vu une œuvre pareille. Il faut voir certains plans hommages subtils aux Jason Bourne et James Bond pour comprendre la raison pour laquelle ce long métrage est si spécial.
Gadgets High-Tech, bolide High-Tech et méchant planqué dans sa forteresse reculée de tout, sous une bande son hyper cool signée Theodore Shapirio et Mark Ronson. C'est là qu'on se rend vraiment compte en voyant les scènes d'action et en écoutant la bande son, que toute l’équipe du film nous a concoctée une sorte de croisé Kingsman/Vaillant pigeon de combat juste incroyable.
-Quand on combat le feu par le feu, tout le monde ce brule. Il n’y a pas d’un coté les gentils et les méchants de l’autre. Juste des êtres
humains. Et tout le monde mérite d’être sauvé. C’est pas ça notre
travail ?
-Les méchants, ils s’en fichent complètement que tu sois gentil. Je vois de bonnes personnes êtres emportées chaque jour qui passe. Mais
tu ne pourrais pas comprendre ça.
-Tu serais surpris…
Au final, si vous trouvez que les films d'animation tournent en rond, regardez Les incognitos pour comprendre que vous vous trompez. Je veux une suite.
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Créée
le 7 avr. 2020
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5 j'aime
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