14 ans ! Il a fallu attendre 14 ans pour qu’on puisse assister à une nouvelle aventure de la famille des super-héros la plus célèbre des studios Pixar. Avec une attente aussi longue et difficile à supporter, on pensait que la suite était un projet mort, un travail abandonné mais pourtant, on refusait de la croire vu comme le premier se termine. Et en cette année 2018, Brad Bird revient à sa plus grande passion cinématographique qui est la réalisation de films d’animation, comme Steven Spielberg l’a fait avec Ready Player One pour le genre aventure. Il faut se rappeler que Brad Bird avait perdu un peu de sa valeur cinématographique en nous ayant proposé son mitigé TomorrowLand, même s’il nous avait incroyablement conquis avec son excellent Mission Impossible Ghost Protocol. Il n’avait pas le droit à un nouvel échec et était bien obligé de prouver ce qu'il était capable de faire, comme il l’a fait pour le premier Les Indestructibles. C’est justement ce qu’il vient de faire en mettant en œuvre la fameuse suite, avec plus d’action, plus d’humour et plus d'enjeux à installer.
Un des points que j’avais moyennement aimé du premier était son scénario. Malheureusement, celui du second est similaire à celui du premier, l’un des parents sauve des vies tandis que l’autre s’occupe des enfants sauf que les rôles sont inversés. Contrairement au premier, c’est Elastigirl qui est mise à contribution pour honorer et valoriser l’image héroïque des super-héros, en combattant la criminalité, pendant que Mr Indestructible joue son rôle de père, en supportant inlassablement et en réglant sans arrêt les problèmes de famille. C'est un point qui m’a moyennement déplu dans le scénario, je voulais que toute la famille participe pendant tout le film puisque c’est ça qui fait la force de la réalisation, au lieu de voir seulement la mère continuellement en action. De plus, le scénario est assez typique de ce genre de réalisation, les super-héros sauvent des vies, mais les politiciens ne voient que le chaos et la destruction de bâtiments que ces derniers commentent après leurs interventions, un peu le même genre de scénario que celui de Captain America : Civil War.
Scénario bancal mais nous réservant un bon lot de surprises, avec un méchant assez inattendu, énigmatique et vachement bien trouvé et une philosophie très intéressante et bien intégrée dans le contexte. Une des plus grandes satisfactions qu’on puisse trouver dans cette suite est l’écriture des personnages, chaque membre de la famille est plus développé, plus exploité et plus employé que jamais, physiquement, moralement et psychologiquement. La famille est un élément qui n’a pas du tout été négligé par le réalisateur, le père qui peine à exercer correctement son rôle de père, la fille qui fait sa crise d’adolescence, la mère qui s’inquiète et le fils qui a des difficultés à l’école, tout y est pour alimenter le film d'un humour prenant, imprévisible et délectable. Sans compter le bébé qui se manifeste aléatoirement avec un nombre effarant de pouvoirs, comme si cela ne suffisait pas pour le père qui se démène à répondre aux besoins de ses enfants. Brad Bird a frappé plus fort dans cette suite, on sent qu’il a cherché à unifier son film de tous les réalisations de même genre, en cherchant beaucoup de profondeur à ses personnages, à rendre terriblement explosif les scènes d’action et à développer un méchant mystérieux, énigmatique et très manipulatoire.
Je dois dire que j’étais agréablement surprise de cette puissance visuelle très inattendue, on reste totalement hypnotisé devant chaque scène, tellement qu’il a toujours un truc qui nous capte notre attention. C’est à croire que le cinéaste a vraiment appris beaucoup de choses novatrices en réalisant le quatrième Mission Impossible, on sent une certaine essence à chaque scène d’action quasi-similaire à celle de Mission Impossible, c’est purement jouissif à tous les coups. Sans compter que l’animation, le graphisme et le design des personnages sont nettement bien plus supérieurs en qualité que ceux du premier, on est bien devant un film d’animation réalisé avec une technologie du cinéma d’aujourd’hui très innovante et perfectionnée en tout point.
Comme je l’ai dit, le film nous réserve pas mal de surprises avec des scènes surprenantes comme le combat entre Elastigirl et l’hypnotiseur, dans une cellule bardée de lampes aveuglantes ou le combat hilarant du bébé face à un raton laveur (jamais un bébé m’a autant fait marrer dans un film). On note aussi un petit enrichissement de l’univers des super-héros de Brad Bird, en plus d’avoir un Frozone plus participatif que dans le premier. Un enrichissement très prenant, accentuant pertinemment l’intérêt du film et le rendant même plus captivant qu’on l'espérais, même si on regrette un léger sous-emploi assez navrant de ce que je viens de citer. Avec ce second film, le réalisateur confirme son potentiel dans les films d’animation, il est en un maître absolu et on n’attend plus qu’une seule chose, réaliser un troisième, avec toute la famille en action de préférence. 8/10
- J’ai raté son premier pouvoir ?
- Non ! Tu as raté ses 17 premiers pouvoirs !