Sûrement le film devant lequel j'ai pris le plus de plaisir, cette année ! Ça ne veut pas dire qu'il est parfait, ou même que c'est le meilleur film de 2018 à mon goût... Mais c'est une vraie réussite !!
En tant que fan du 1er opus, on jubile vraiment, car l'esprit et le ton est tellement similaire que c'est un prolongement naturel du film de 2004. On pourrait presque regrouper les deux œuvres pour n'en former qu'une seule de 4 heures. Mais bon, ça nécessiterait de remanier légèrement cette introduction jouissive grâce à la référence au court-métrage "Jack-Jack attack".
On est alors replonger, pour notre plus grand bonheur, dans cet univers rétro-futuriste rendu encore plus immersif et sublime, grâce à la prouesse technique. Mais la réalisation de Brad Bird y joue également pour beaucoup. C'est un vrai maestro de l'action, qu'il manie avec un rythme soutenu et haletant, ainsi qu'une vraie fluidité rendant ces scènes gracieuses ! Il y a également une vraie inventivité et créativité, dans la manière d'exploiter les super-pouvoirs de nos héros. Le meilleur exemple, pour illustrer cela, est la séquence incroyable d'Elastigirl sur sa moto ! Cette scène m'a sincèrement fait davantage jubiler et frémir que les meilleures scènes d'action du récent Ready Player One, que je trouvais déjà extrêmement bien fait à ce niveau là. Après réflexion, on a là, la meilleure scène d'action de l'histoire des studios Disney, à mon goût.
C'est également un excellent prolongement, car la plupart de nos personnages principaux sont davantage creusés, même s'il y avait déjà de quoi se satisfaire dans le 1er opus. Le couple Helen/Bob est travaillé sous un nouvel angle,en traitant de manière très drôle et très juste les problèmes de jalousie professionnelle, ou de rivalité dans la gestion du foyer familial. Violette est également très attachante dans sa phase "ado dépressive". Et pardonnez-moi d'être passionné par l'évolution de sa relation avec Tony... Ca fait 14 ans que je ne sais pas ce qu'il va se passer entre eux deux ! Cette jeune fille a aussi gagné en maturité, et le film assume son évolution vers un côté plus assurée, qui avait été engagée à la fin du 1er. Mais la vraie star du film, c'est Jack-Jack ! Même le court-métrage n'avait pas révélé toute l'étendue de son potentiel. Il apporte son lot de scènes hilarantes, (merci à l'une des meilleures scènes cartoonesques de Disney !!). Et rien que le fait de voir sa famille découvrir ses pouvoirs est jubilatoire. Bien sûr, c'est également un immense plaisir de retrouver tous les personnages secondaires géniaux comme Frozone, Edna, ou Dicker, tous fidèles à eux-même, même s'ils n'évoluent pas.
Pour finir avec les points un peu plus poussés dans cette suite par rapport au 1er film, on y trouve notamment davantage de réflexion. Les Indestructibles 2 gagne une certaine profondeur, même si le 1er opus avait déjà une réflexion sur l'épanouissement au sein de la famille, plus fort que n'importe quel type d'aventure. Ici, on traite notamment la place de la femme dans le foyer, dans la vie professionnelle. Mais on traite également la manipulation de l'opinion publique par l'image. Il y a aussi une réflexion sur la dépendance de ces images, qui rendent les gens passifs car ils se mettent à idolâtrer des stars, plutôt que de s'accomplir eux-même. Ainsi, le film ne se contente pas d'être un super divertissement familial ultra efficace. Il incite aussi les spectateurs à se remettre en question.
Mais malgré son côté côté jubilatoire, et ces quelques améliorations notables, il ne supplante pas non-plus le 1er film, pour moi, qui reste légèrement supérieur. Car oui, Les Indestructibles 2 a notamment un défaut assez important : sa construction scénaristique très classique. Le scénario ne surprendra jamais vraiment, mais ce n'est pas spécialement un problème lorsque les scènes d'humour ou d'action jubilatoires s'enchaînent.
Et le "faux twist" sur l'identité de l'antagoniste est certes très prévisible, mais ce n'est pas spécialement dérangeant dans le sens où c'est tellement flagrant, que ça s'inscrit plutôt dans une volonté consciente de Brad Bird de nous faire deviner ça à l'avance pour le spectateur adulte. Cela permet de jouer à la fois la surprise du côté des enfants, et le suspens du côté des adules, qui craignent pour Elastigirl en présence de l'antagoniste.
On aurait malgré tout pu profiter davantage de la méchante si elle avait été une antagoniste officielle dès le début, au moins pour le spectateur. Là, il y a quand-même un mini doute de permis, ce que je regrette un peu. Car en soi, j'ai trouvé le personnage excellent. Elle a un vrai charisme, et un double tempérament entre la décontraction très poussée et l'exaspération qui fonctionne parfaitement. Elle prend aussi facilement l'ascendant dans tous ses dialogues. Et une grande partie du discours social du film repose sur ses motivation très bien réfléchies. En plus c'est l'une des antagonistes les plus charmantes que Disney ait faîte... Mais elle aurait pu être mieux exploité dans le film, car le parti pris sur elle au début, et sa conclusion assez bateau la rende moins iconique que Syndrome, même si je la préfère légèrement, en soi.
Donc au final, ce film n'a que des défauts vraiment minimes pour moi, est a totalement sa place dans le panthéon des plus grands Pixar !