Le retour de Brad Bird a fait un bien fou. Certes, l'effet de surprise est passé et les ressorts dramatiques pâtissent du modèle précédent, entraînant le spectateur dans un tempo confortable, ce qui permet de se focaliser davantage sur ce qui compte après tout : la famille, les éléments qui la composent, les événements susceptibles de la briser et les sentiments et valeurs qui la font tenir ensemble. Malgré des dialogues un poil plus denses que dans le premier, on ne s'ennuie pas un instant, on rit parfois (le combat de Jack Jack contre le raton-laveur) et on s'ébaubit surtout devant certaines prouesses techniques ou visuelles - car l'écart entre les deux épisodes est manifeste du point de vue du rendu, des possibilités technologiques (et Bird s'est fait visiblement plaisir), des textures, de l'animation et de l'impression de vitesse. Les visages, tout en étant les mêmes, se creusent de davantage de rides d'expression, la gestuelle se veut plus fluide et réaliste : de fait, en dehors des silhouettes volontairement cartoony, certains plans de la cité font vrai.
Un film impressionnant de savoir-faire et revigorant de fraîcheur et d'enthousiasme.