Je m'étais juré de ne plus aller sur SensCritique, n'aimant pas le mépris affiché sur ce site. Mais lorsque j'ai constaté la bêtise des mauvaises critiques de ce projet, je n'ai pas pu m'empêcher de me connecter à ce compte que j'avais laissé à l'abandon depuis tout ce temps. Non pas que le film ne soit pas critiquable, loin de là, mais je confirme que les critiques négatives jusqu'à présent sont dénués d'arguments intéressants voir d'intelligence, difficile de donner tort à Anthony sur Twitter.
Je vais être honnête, j'ai mis 7/10 mais si je devais noter le film pour la qualité des segments un par un, le long-métrage ne dépasserait pas 5/10. Mais, pourtant, j'ai quand même passé un bon moment en le regardant et je n'ai pas vu les 2H passées malgré les défauts évidents. Je vais tenter d'expliquer segment par segment ce qui me plaît et me déplaît.
Lettre A (Alexandra Mignien)
Le film est assez efficace malgré une trame classique, ce que l'on retrouvera assez souvent dans cette anthologie. Cette lettre me rappelle un peu "It follows" dans l'approche et c'est suffisamment bien filmé et bien joué pour que le tout fonctionne relativement bien, quelques passages m'ont même donné quelques frissons, on sent qu'il y a du savoir-faire. Cependant, je ne suis pas fan de la fin qui surexplicite tout, que ce soit visuellement et même musicalement avec des notes en fanfare un peu exagérées à mon goût. Mais sinon, j'ai passé un très bon moment. Une réussite !
Lettre B (GillusZG)
Le segment démarre relativement bien avec quelques mouvements de caméra intéressants mais retombe vite dans quelques travers. Le jeu d'acteur est assez grotesque par moments, on ne sait pas si c'est volontairement nanardesque ou si c'est juste risible, ce n'est pas aidé par les rares répliques du film qui ne font qu'expliquer ce qui se passe à l'écran. C'est déjà très difficile de faire parler un personnage tout seul sans que ce soit ridicule mais il faut que ce soit utile, mais là, ça ne l'est pas ("Une arme, il me faut une arme !"), ce n'était pas nécessaire. C'est dommage, on sent qu'il y avait le potentiel pour un bon segment mais il a le cul entre deux chaises et m'a laissé un peu sur le côté du coup. Sinon, c'est filmé proprement mais rien de plus à signaler. Bof bof !
Lettre C (ProjetsVentilo)
Dès le début, ce n'était pas gagné pour moi à cause de la lumière que j'ai trouvé assez catastrophique, les images sont souvent trop rouges et surexposées. Pourtant, le segment a fini par me cueillir au fur et à mesure grâce à son histoire convaincante et intéressante qui dénote totalement du genre horrifique auquel on s'attend, c'est bien aidé par une bonne écriture intelligente, bien que certains pourront y voir quelque chose de pompeux, ce n'est pas mon cas, et un jeu d'acteur aux petits oignons. Mais ce qui m'a le plus impressionné dans ce film, c'est la mise en scène ! Hormis l'étallonage, j'ai beaucoup apprécié la façon de filmer un dialogue entre 2 personnages, là où certains se seraient contentés dans champ/contre-champ basique et sans saveur, ici la caméra bouge, est vivante et apporte beaucoup de dimension à ce que l'on voit. Le message du film est également sympathique même si le fait se parler à soi-même ne réinvente rien, c'est quand même bien fait. Très bon !
Lettre D (Reservoir Vlog)
Un des segments les plus oppressants de l'anthologie ! Encore une fois, une trame (trop) classique mais bien exécutée. La créature marche bien à l'écran, mention spéciale à la vue subjective qui m'a bien fait frissonnée, et on sent bien l'étouffement de la victime face à ce monstre grâce au 4/3 et au N&B. Le soucis de ce segment, c'est qu'il ne marquera pas les esprits, il fonctionne mais sans plus parmi les 26, je pense que si je l'avais regardé individuellement, il aurait eu plus de poids dans mon esprit. Bien sans plus !
Lettre E (Freaks Motion Studio)
Le seul film en stop-motion et rien que pour cela, je dis bravo à l'équipe qui a du bosser comme des malades pour ce segment. Visuellement, c'est assez dingue avec pas mal de moments impressionnants et bluffants, ça n'a rien à envier aux débuts des studios Aardman, ils ont de l'avenir. Après, doit-on laisser le visuel incroyable prendre le pas sur le reste ? Le soucis avec ce segment, c'est que c'est un peu le cas, le visuel fait beaucoup de choses mais le scénario n'est pas du tout à la même hauteur. On sent que le film cherche à être drôle mais j'ai à peine esquissé un sourire à de trop rares moments et surtout, je trouve la fin trop abrupte, il manque quelque chose, on dirait que le film a été coupé en plein milieu et c'était assez perturbant. Malgré tout, c'était très sympathique !
Lettre F (AnalGenocide)
Un photo-roman en N&B à la Chris Marker, pourquoi pas ? La narration est efficace et met plutôt bien dans l'ambiance mais les photos ne sont pas toutes réussies, certaines sont floues, d'autres trop sombres pour qu'on y voit quoique ce soit, c'est peut-être voulu mais ça m'a empêché de rentrer totalement dans cette histoire. Et surtout, c'est bien trop court ! L'ambiance a à peine le temps de s'installer que c'est déjà fini, c'est limite frustrant car je pense qu'une minute de plus aurait amplement suffi pour que le résultat marche totalement, surtout que la fin est bien glaçante comme il faut mais il fallait prendre son temps. Néanmoins, c'était intéressant à voir, au sein du film, ça avait parfaitement sa place. Seul, j'en suis moins sûr...
Lettre G (Dead Will)
Aïe... Celui-là n'est pas passé du tout. C'est dommage parce que j'aime beaucoup le visuel et l'artiste choisie a beaucoup de talent, ça donne de beaux tableaux, mais alors le fond... Beaucoup ont comparé ce segment à une sorte de publicité, c'est difficile de leur donner tort, j'ai eu la même impression. Le texte fait un peu niais et cliché, ce n'est pas aidé par les choix de musiques classiques tellement surabusées que ça en devient presque grotesque. Pourquoi toujours prendre les mêmes musiques classiques tout le temps ? Un petit ratage pour moi ! Je doute pas que les mots vont parler à beaucoup de gens, je l'espère, mais ça n'a pas été mon cas, désolé.
Lettre H (100pseudo)
Un film apparemment tourné tout seul par le vidéaste si on en croit le générique de fin, ce qui rend le résultat encore plus fabuleux. Le jeu d'acteur est aux fraises, les réactions font surjouées et l'histoire est, encore une fois, d'un classicisme consommé. MAIS !!! Qu'est-ce que c'est prenant ! Qu'est-ce que c'est efficace !! Qu'est-ce que c'est réussi !!! Je suis assez bluffée par la débrouillardise du gars, réussir à faire un film pareil tout seul relève du miracle pour moi, les plans sont soignés, les mouvements de caméras sont fluides (comment a-t-il fait d'ailleurs ?) et ce plan avec les mains en sang sur le sol, magnifique ! Vraiment, c'est loin d'être parfait mais je salue la performance.
Lettre I (The Filmtalker)
Un petit segment à la Black Mirror. Merej se revèle être un excellent acteur, peut-être même le meilleur de toute l'anthologie, il est juste et arrive à me faire croire à son personnage, tout en sobriété. Le montage est millimétré, on sent que le réalisateur avait déjà son film en tête avant de le tourner et ça se voit au niveau du rythme, rien ne semble laissait au hasard malgré une réalisation très académique. Le twist final fonctionne relativement bien même si il n'était, pour moi, pas nécessaire, le segment pouvait très bien fonctionner sans cela. Mention spéciale à la musique que je trouve très belle et parfaitement en accord avec le film ! Excellent !
Lettre J (Nicolas Delage)
Pas grand chose à dire sur celui-là. C'est bien joué dans l'ensemble et la tension s'installe très bien entre les personnages mais le segment a surtout de l'intérêt pour son twist final. Là où dans le segment précédent, il ne me semblait pas indispensable, là je dois avouer que sans cela, le film ne m'aurait pas marqué plus que ça. C'est dommage d'attendre le dernier plan pour avoir une vraie réaction devant le segment. Donc, je n'ai rien à reprocher au segment, il est propre et bien fait mais il n'accroche pas plus que ça, il manque quelque chose mais je ne saurais dire quoi. Correct !
Lettre K (InThePanda)
Le seul segment en found-footage de l'anthologie. Si le début nous laisse augurer un casting qui va mal tourner, le film part dans une direction assez surprenante et bienvenue, le segment est vraiment prenant et n'a jamais perdu mon attention, sans doute grâce au jeu de son actrice principale qui est vraiment au top, j'y croyais totalement. La fin part un peu plus dans le snuff movie et j'étais presque déçu de voir la fin arriver, j'aurais voulu en voir plus et ça m'a frustré. Je sais pas si je trouve la fin trop brusque ou non mais c'est positif de se dire qu'on aurait voulu en voir plus. Très bon !
Lettre L (Les gardiens du cinéma)
La mise en scène est réussie, les plans sont soignés, notamment ceux du véhicule mais le segment ne décolle jamais. Je ne sais pas trop où le film voulait en venir, il semble partir dans tous les sens sans nous donner de réelles explications concrètes, je sais bien qu'il ne faut pas tout dire au spectateur mais il y a une différence entre être trop explicite et être trop flou. Est-ce que le policier était un loup-garou ? Est-ce que la violence de cet homme s'est répercuté sur la femme à la fin ? Je n'ai rien compris et, du coup, je suis resté totalement en dehors, comme si on me parlait dans une langue étrangère et qu'on me demandait de tout saisir. C'est dommage car techniquement, c'est assez irréprochable malgré des dialogues un peu faibles au niveau du son. Mouais !
Lettre M (Horreur Critique)
Là où ne N&B semblait cohérent dans les autres segments, celui-là donne plus l'impression d'être une sorte de cache-misère plus qu'autre chose. L'idée de l'arroseur arrosé est pas mal et je dois avouer que l'apparition du titre m'a fait bien rigolé mais c'est tout me concernant. La réalisation n'a jamais réussi à capter mon attention, trop plate pour provoquer quelconque émotion, et le rythme est un peu batard, je trouve la première partie trop longue pour pas grand chose et la seconde trop rushée alors qu'elle aurait mérité un meilleur traitement. Même la musique semble être en décalage avec ce qu'il se passe, elle est trop angoissante et glauque pour les images proposées, on sent que ce n'est pas une musique composée pour l'occasion. Pas convaincue du tout !
Lettre N (LCDC)
La mise en scène et l'imagerie sont impeccables mais alors, le reste... En fait, non, il y a UN élément qui gâche tout mais qui prend suffisamment de place pour être vraiment trop gênant : La voix-off ! Il n'y a rien qui va dans cette voix-off. Je trouve le texte trop pompeux, beaucoup d'éléments sont balancés bien trop rapidement sans qu'on ait le temps de respirer, j'ai eu du mal à bien suivre ce qu'il se passait parce que la voix allait trop vite, rien n'était posé alors que le visuel fait tout l'inverse, ce qui est paradoxal. Là où le visuel est lent, la narration est trop speed et saturée. De plus, qu'est-ce que c'est mal joué ! Même le "non" final est mal joué alors qu'il aurait fallu que ce soit le point final ultime et épique de cette histoire, or là, ça sonne juste faux et fait pétard mouillé. C'est dommage parce qu'il n'y a rien à jeter au niveau des images mais il aurait fallu prendre un meilleur acteur pour la voix-off (vu qu'on ne voit jamais le personnage parler en face-cam, ça n'aurait pas été gênant) et mettre beaucoup moins de répliques pour laisser la narration s'installer tranquillement. Donc, pour moi, c'est un semi-ratage !
Lettre O (Dex)
Une idée simple, trop simple peut-être, un plan fixe d'un homme qui s'étouffe, ça a le mérite d'aller droit au but même si cet aspect minimaliste risque de laisser quelques personnes sur le côté et que ce segment sera vite oublié. C'est tout de même réussi, on ressent bien l'asphyxie du personnage, c'est très bien joué et la fin sonne comme une sorte de libération pour le spectateur qui retenait son souffle durant tout le segment. Pas grand chose à dire de plus, c'est réussi en soi mais bon, est-ce que je vais m'en rappeler ? Pas sûr...
Lettre P (DrawerTV)
Après la lettre M, revoilà l'arroseur arrosé mais en moins subtile cette fois. Je suis embêtée avec ce segment, je ne sais pas ce qui me gêne le plus entre le jeu d'acteur qui m'a dérangée, la narration un peu bizarre avec un flash-back qui semble alourdir le récit ou la musique sans aucune variation qui donne l'impression que tout est dans le même ton. On sent qu'il y a du potentiel et des idées, notamment le plan final que je trouve formidablement bien trouvé et original mais tout est assez brouillon et peu maitrisé au niveau du rythme et du montage. Puis, j'avoue que le message féministe est un peu lourdingue pour le coup, c'est fait avec des sabots bien trop énormes, je pense qu'il y avait moyen de faire plus subtile, plus de suggestions au lieu de tout nous balancer avec un flash-back assez longuet. Donc ça aurait pu le faire mais c'est un non pour moi malgré un pénis en latex très réussi !
Lettre Q (Lucas Cothias)
D'habitude, j'ai toujours quelque chose à reprocher à un des segments mais là, je vois mal ce que je pourrais trouver à redire tellement celui-ci est maitrisé de bout en bout ! Moi qui ne suis pas spécialement hypocondriaque, le film a réussi à me dégoûter et à m'écœurer, pas au point de vomir mais quand même. Les maquillages sont excellents, pas une fausse note à ce niveau-là, ce qui fait que l'implication émotionnelle est bien plus forte, plus le film avançait, plus je me sentais sale et pas à l'aise, c'était très dérangeant et glauque avec, en guise de chute, une petite blague bienvenue qui marche bien. Je crois que c'est mon préféré de l'anthologie !
Lettre R (Zoltan)
Le 2ème film en plan-séquence après la lettre O sauf que cette fois-ci, la caméra est constamment en mouvement, ce qui rend l'exercice bien plus compliqué. Je ne sais pas si c'est un plan-séquence truqué ou non mais l'exercice est une réussite à ce niveau-là mais est-ce que la mise en scène fait tout ? Je dois avouer que je suis moins emballé par le reste, le scénario et le jeu d'acteur. Le scénario donne l'impression de donner trop de détails par rapport aux événements qui se passent, comme si le réalisateur voulait éviter à tout prix d'avoir une histoire trop simpliste et a donc tenté de la complexifier pour avoir plus de crédibilité. Surtout que ces parties de "l'intrigue" font partie des moins bien jouées du segment, car sonnant moins naturelles dans la conversation, comme si ça avait été forcé. Donc je ne suis pas totalement convaincue, le plan-séquence fait encore une fois beaucoup et prend même le pas sur tout le reste.
Lettre S (Anthony Pazzona et Flower Hybride)
Comment ils ont fait ? Le segment n'a apparemment pas été tourné pendant le confinement, ce qui fait que je suis encore plus bluffée par les plans somptueux de Paris vide qui foutent la chair de poule. L'ambiance est également très réussie avec une bande-sonore et un étalonnage cohérents par rapport à ce que l'on voit, le plan sur la ruelle avec le seul plan en mouvement du segment a fait son petit effet, l'actrice est également très convaincante, devant tout transmettre avec son regard et son corps, sans réplique. Le seul bémol que je pourrais lui trouver, c'est qu'il manque une vraie progression, le tout donne l'impression d'être toujours sur la même idée alors que l'on sent que chaque scène exprimait une émotion différente (la méditation, la peur, le désespoir, la folie) mais ce n'est pas assez évident. Néanmoins, je trouve que le segment est très réussi !
Lettre T (Merej)
Une sorte de Koyaanisquatsi mais avec des stock-shots. J'ai un soucis avec ce film, je ne suis pas contre les collages, Godard y arrive même très bien mais ça demande une maîtrise et un talent suffisamment grand pour qu'on ne se dise pas que c'est un vulgaire AMV. Je comprends parfaitement les intentions mais je trouve ça facile d'enchaîner des images horribles les unes à la suite des autres, je peux le faire aussi sans que je ne possède de capacités particulières. Le montage est assez basique et le choix de placement des images semble même un peu aléatoire, pourquoi en avoir placer une à côté d'une autre en particulier ? L'enchaînement ne semble pas avoir de réel sens, de réelles intentions, si encore ça avait monté crescendo mais même pas. Et puis, je ne comprends juste pas certains choix de plans, notamment celui des gens qui dansent. Si c'était pour montrer l'insouciance des gens à côté de la misère dans le monde, ça vient là comme un cheveu sur la soupe, il aurait fallu que ce soit une réelle intention dès le départ. Pourquoi pas mettre tout le long du montage des images horribles à côté de gens qui s'amusent sans s'en soucier ? Ça aurait eu plus d'impact, je pense. Donc ce segment va diviser, certains trouveront ça viscérale, d'autres trop facile, je fais partie de la seconde catégorie.
Lettre U (La suite de trop)
Un peu le même cas que les segments D et O, je n'ai à redire dessus en particulier, si ce n'est peut-être une musique un peu trop envahissante et pas réellement nécessaire, mais je l'ai un peu oublié pour être honnête. Pourtant, il y a de très bonnes idées, le choix de jouer avec les ratios de cadre est pertinent et je crois que c'est la seule fois de l'anthologie où on se permet ce genre de chose et la fin à la "Calls" marche plutôt bien en plus d'apporter un petit retournement bien sympathique. Mais voilà, si il n'y a pas réellement de fausses notes, le segment laisse un peu indifférent, peut-être trop sage, trop propre pour réellement marquer. Pas mal mais oubliable !
Lettre V (Azz l'épouvantail)
Enfin un segment qui mise sur le fantastique, je croyais que ça n'arriverait jamais ! Comme beaucoup l'ont souligné, il y a un côté "Les Contes de la Crypte" avec un humour noir et un peu guignolesque. J'aime beaucoup les maquillages que je trouve très réussis et le plan final marche parfaitement. Néanmoins, le rythme est si mou qu'on a l'impression que le film traîne la patte et ne divertit pas autant qu'il aurait du, il manque une touche de folie pour que ça marche réellement mais là, il y a une forme de mollesse qui se dégage. Je ne sais pas si c'est le montage ou la mise en scène qui pose problème mais le tout fait un peu plat et c'est dommage car il y avait tout pour faire un segment très divertissant et amusant mais ça ne va pas vraiment au bout.
Lettre W (Romain Houlès)
Je crois qu'on tient le film avec la plus belle photographie de tout le film. Visuellement, c'est juste splendide, l'esthétique, les décors, la lumière, tout est quasi-parfait ici ! Cependant, on a le même soucis qu'avec la lettre S, c'est que tout repose un peu trop sur la même idée tout le long. Le délire psychédélique aurait pu être poussé plus loin, je pense, il y avait de la place pour quelque chose de plus crasseux et perturbant encore alors que ça ne fait que l'effleurer ici. Néanmoins, je souligne le talent des techniciens qui n'étaient, visiblement, que 2 lors du tournage.
Lettre X (Demoiselles d'horreur)
C'est plutôt bien joué dans l'ensemble et c'est une petite bouffée d'air frais au sein du long-métrage mais justement, ce segment semble un peu hors-sujet. Les courts sont censés aborder la peur et là, à part les 10 dernières secondes avec un screamer cheap et assez naze, ce segment ne semble jamais rentrer dans le thème, comme si ce film était une sorte d'intrus au sein de cette anthologie et que la fin a été placé de force pour coller à la thématique. En dehors de ça, il y a des petits défauts de sons et de raccords qui sont un peu gênants. Pourtant, je ne sais pas, je n'arrive pas à détester ce segment, il n'est pas bon mais dégage quand même quelque chose. Quoi ? Je ne sais pas mais j'ai de la sympathie quand même pour ce segment.
Lettre Y (Matthieu Blomme)
Si les autres segments ne débordaient pas d'idées en terme de mise en scène, celui-ci possède vraiment une idée brillante, filmer tout le long du point de vue d'une voiture. J'aime beaucoup la chanson qui accompagne tout le segment, elle donne une énergie et un dynamisme vraiment efficace. La suite de l'histoire rappelle là aussi un peu "It follows" mais le concept est suffisamment bien exploitée pour qu'on ne crie pas à la copie sans âme, certains plans marchent d'ailleurs très bien, notamment celui de la fille au milieu de la nationale. Je regrette néanmoins une fin un peu bizarre et difficile à comprendre pour ma part, le film nous abandonne un peu en cours de route et c'est un peu dommage. Malgré tout, c'est du très haut niveau !
Lettre Z (Mickael J)
Outch... Quel dommage de finir là-dessus... L'idée était pourtant pas mal, la peur de soi-même, mais c'est trop plan-plan et vide. Je pense que c'est incontestablement le film qui fait le plus amateur de tous, beaucoup ont comparé ce segment à une simple vidéo youtube et je peux totalement comprendre. Il n'y a pas grand chose à sauver ici, le film donne l'impression d'avoir été fait à la va-vite, sans grand effort, sans réelle recherche. Pourquoi ne pas avoir changer de décor ? Pourquoi avoir choisi de tout faire tout seul ? Dans le cas de 100pseudo, ça passait très bien mais là, c'est incompréhensible de ne pas s'être fait accompagner pour avoir des plans plus léchés et intéressants, là il doit y avoir 3 plans au total qui ne font que s'enchaîner. Et puis, le jeu d'acteur est assez mauvais, plus risible qu'effrayant, et le film se termine un peu sans que l'on sache vraiment à quoi tout cela a servi. Bref, c'est celui que j'ai le moins aimé de tous et je suis pas la seule à avoir cet avis, comme quoi, ce segment a au moins ça pour lui, il fait unanimité.
En conclusion, les Lettres de l'Angoisse reste une expérience sympathique dans l'ensemble et tient totalement debout mais reste très imparfait, beaucoup de segments ne sont pas à la hauteur. Tout n'est pas bon à prendre mais tout n'est pas à jeter pour autant, il y a à boire et à manger comme dans n'importe quel autre film à sketches. Le film n'a rien à envier à ABCs of Death qui avait pas mal de navets, même pas parfois pire que dans ce film-ci donc Anthony peut être fier d'être aller au bout. Ce n'est pas un très bon film mais il a toute ma sympathie.