Les liaisons coupables par Maqroll
1962 : le calamiteux code Hays qui a tant entravé la production cinématographique des Etats-Unis pendant plus de trente ans, vit ses derniers mois (il sera aboli en 1964). Cukor s’attaque à un sujet brûlant : la sexualité des femmes, au moyen d’un film choral, adaptation du roman d’Irving Wallace décrivant les effets d’une enquête d’un médecin via un questionnaire anonyme. Les destins de quatre femmes (nous sommes bien chez Cukor) s’entrecroisent, quatre archétypes sexuels puisque nous avons la femme infidèle, la nymphomane, la femme frigide et l’ingénue sur le retour. Les saynètes issues de ces quatre histoires dans l’histoire sont assez inégales et s’enchaînent parfois de façon artificielle. La conséquence est que le propos de l’auteur en devient difficile à saisir : audace innovante ou moralisme conventionnel ? On ne sait trop… Et puis le film a le défaut global de toute l’œuvre de Cukor : il est beaucoup trop bavard, au détriment des images… et le cinéma, pour moi, c’est tout d’abord l’image !