Les Machines du Diable au titre original prémonitoire de The losers est une petite série B de 1970 qui se déroule durant la guerre du Vietnam alors que le conflit est donc toujours en cours . Réalisé par Jack Starrett (tu me chatouille) le film nous plonge au cœur d'une mission suicide afin de récupérer un important agent de la CIA détenu prisonnier. A mission exceptionnelle, soldats exceptionnels puisque l'attaque est confiée à une bande de Hell's angels hirsutes et rebelles et c'est bien ce qui fait tout le charme de cette joyeuse et foutraque péloche.
Les Machines du Diable n'est pas assez mauvais ni drôle pour se ranger dans la catégorie de nanars sympathique, le film de Jack Starrett (tu m'excites) est juste une série B qui ne cesse d'osciller entre le bon et le franchement ridicule. Le concept de base reste assez amusant et c'est dans un premier temps plutôt rigolo de voir cette bande de hell's angels limite hippies se confronter à la loi militaire même si le concept est loin d'être exploité à fond. On pourras toutefois s'amuser du look improbable de certain de ces motards de l'apocalypse dont un qui arbore une croix gammée dessinée au feutre sur une sorte de fichu vert pomme en guise de serre tête. Comble de l'humiliation nos courageux bikers se retrouvent contraint de chevaucher des motos asiatiques qu'ils vont donc customiser pour en faire des armes de guerre. Mais en attendant la transformation des bécanes en machines du diable (c'est le titre qu'il dit) nos braves motards s'emmerdent un peu du coup ils tapent les autochtones, vont au bordel, boivent des bières et tapent les autochtones. Nous aussi en tant que spectateurs dans le ventre mou du film qui dure bien cinquante minutes on s'emmerde un peu du coup à défaut de taper sur un vietnamien, on s'ouvre une bière et on attend... Lorsque survient enfin la scène de bataille finale (pas trop mal foutue d'ailleurs) Les Machines du Diable parvient à insuffler un je ne sais quoi de souffle épique et symbolique à voir ses jeunes rebelles partir au sacrifice pour le bien d'un politicard planqué et arrogant. Le film de Jack Starrett (Tu m'énerves) réussi même là ou on était bien loin de l'attendre en donnant à ses bikers un peu ridicules de prime abord une vraie profondeur et un côté attachant à l'image de l'un d'entre eux surnommé Clopin tombé amoureux fou d'une prostituée et de son bébé. Du coté du casting on retrouve quelques bonnes tronches de cinéma bis comme William Smith ( Rusty James - L'aube Rouge - Maniac Cop) et surtout Bernie Hamilton l'inoubliable capitaine de police gueulard de la série Starsky et Hutch.
Les Machines du Diable est loin d'être un bon film mais une série B honnête et au final pas si désagréable que ça. Mine de rien Jack Starrett (avec tes jeux de mots pourris) parvient à montrer avec ce pur divertissement bas du front comment une jeunesse rebelle et éprise de liberté s'est retrouvée sacrifié dans une guerre absurde. On a déjà vu des propos plus con !