Film belge de 1955 qui sort du désert du cinéma de fiction du Plat-Pays. Un long-métrage fictionnel réalisé à six mains par trois cinéphiles, critiques de cinéma et cela se ressent lorsqu'on observe la multitude d'influences et de références intégrées dans le scénario, dans l'histoire. D'abord avec cette histoire d'un Gabin flamand ayant commis un crime passionnel errant dans Anvers et sa banlieue, les docks, le pavé humide, les chambres d'hôtel cela fait penser au réalisme Poétique d'Avant-guerre (Le Jour se lève ou Quai des Brumes) ensuite l'ambiance d'Après-guerre de reconstruction, d'immeubles HLM, de terrains vagues et de humilité sociale se donne des airs de Néo Réalisme italien (celui de Visconti). Mais on pense aussi à d'autres films (certains d'Elia Kazan) car il y a un côté polar en plus dans la dernière partie avec cette poursuite, d'autres passages sont vraiment étonnant comme cette scène de transition quasi documentaire sur le travail du port ou encore ce flash-back onirico-mémoriel du personnage principal joué pour l'anecdote par le père de Matthias Schoenaerts. Certes il ne s'agit pas d'un chef d'oeuvre inoubliable du cinéma mais historiquement, et artistiquement cela devrait intéresser les cinéphiles.