♫ ♫ Take your protein pills and put your helmet on ♫ ♫
Ce dimanche soir était sous le signe du partage générationnel. Netflix me permettait de faire découvrir à ma progéniture Space Jam.
Sauf que l’aînée était peu sensible au dieu de la NBA et m’a fait arrêter le film au profit de Muppets from space, autre choix proposé dans le moteur de recherche.
L’échec est cuisant, blessant, mais le Muppets reste une autre valeur à transmettre. Et au bout de quelques minutes : « Ha oui, je reconnais, j’aime bien le lézard [Kermit, NDLR] ». Mais où ai-je foiré mon éducation ?
J’avoue tout d’abord une pointe de déception. Je croyais que le film parlerait des cochons dans l’espace. Je me suis fait couané.
Mais ce n’est pas grave, car le plus important dans les Muppets, c’est l’ambiance. Peu importe l’histoire, peu importe le niveau technique, cette bande-là distille une folie douce et généreuse. C’est un joyeux bordel, à l’image de mon salon après un après-midi pluvieux à garder les enfants. Il y a un côté familial dans les Muppets. Tout n’est pas forcément drôle ou bien fait, mais on s’y sent bien, chez soi.
Les Muppets ont un caractère physique presque rassurant. On voit bien la mousse qui compose le nez de Gonzo. Il y a un aspect mal dégrossi, faits-main, qui renvoie à des sensations familières. On peut presque sentir le contact de ces Muppets. C’est, selon moi, une des grandes forces des Muppets, ou même des marionnettes de Sésame street. Cette sensation est accentuée quand sont utilisés des effets en 3D. Le rendu est tout de suite froid et impersonnel (sans compter la très mauvaise qualité).
Le film se centre autour de Gonzo, qui part à la recherche de ses origines et se retrouve vite sous l’œil d’une agence gouvernementale, C.O.V.N.E.T., dont la mission est de traquer la menace extraterrestre. Ce n’est pas mon Muppet favori, mais passons (j’ai un grand faible pour le chef suédois et pour Statler et Waldorf). Le synopsis est mince, les rebondissements prévisibles.
« Les gars ! Les poissons cosmiques m'ont parlé. Je viens de l'espace ! » Gonzo
Il faut dire que même les autres Muppets n’ont plus l’air convaincu que nous sur le fond de cette histoire. Mais peu importe. Je reste toujours fan des dialogues et de quelques répliques bien senties. Comme ce moment où Miss Peggy quitte la table.
- Le petit-déj' est fini ?
- Non, pourquoi ?
- Le bacon vient de passer. (Statler et Waldorf)
J’avoue aussi avoir été horrifié par le double sens de certains dialogues. Notamment quand l’agent de C.O.V.N.E.T. K. Edgar Singermet met des gants pour ausculter Gonzo.
- « Je peux ? » K. Edgar Singermet
- « Avant de répondre, demande la destination de ce doigt. » Rizzo
Un autre classique des Muppets, ce sont les guests. J’avoue que, cette fois-ci, leur apparition est un peu trop marquée par l’époque du film (1999) : Andie MacDowell, Hulk Hogan, David Arquette, Ray Liotta ou encore deux acteurs de Dawson. Pour la première fois, j’ai surtout regardé les figurants et je n’ai pas été déçu. Je ne sais pas s’ils ont été dirigés, mais ils ont l’air en complète roue libre, particulièrement pendant la scène de plage à la fin. Soit ils essaient (vainement) de jouer les drogués, soit ils n’ont pas compris que la caméra tournait. Le rendu est assez curieux.
J’ajouterai un dernier point, surement influencé par mes derniers visionnages. J’ai trouvé que la chemise et surtout la cravate de Gonzo ressemble étrangement à celle du Dr Jacoby dans Twin Peaks. Mais alors, qui a cuisiné Laura Piggy Palmer ?