Cette critique ne fera pas état des procédés cinématographiques, ainsi que de la musique (très peu présente), que j’ai préféré laisser au profit d’autres aspects, qui me semblent ici, plus importants.


C’est l’histoire de… A non en fait, ce sont 6 histoires différentes, dans lesquelles, des personnes diverses vont évoluer dans des situations de vie, qui basculent. C’est justement dans ces instants qui font qu’un quotidien, que Damian Szifron, le réalisateur argentin a choisi de mettre en scène cette large panoplie d’actrices et d’acteurs. 6 histoires différentes, qui ne sont pas liées les unes autres, cependant, elles ont des points communs. Et c’est ce que l’on essaiera de trouver ici. On démarre avec « Pasternak », suivi de « Las Ratas », « El mas fuerte », « Bombita », « La propuesta », pour finir avec « Hasta que la muerte nos separe ».


Les situations démarrent de manière normale, de scènes ancrées dans la réalité. Une dispute sur la route, un accident, un mariage, des moments de vie. Le jeu des acteurs convient, car c’est un jeu qui est profondément humain, ils sont comme nous, qui, ne reconnaitrait pas un de ses proches parmi toute la palette proposée. Du job de serveur où le client vous traite comme un moins que rien. Du père de famille toujours en retard en finissant le travail tard. De l’homme d’affaire véreux qui magouille pour s’assurer que tout ira bien pour sa famille, ils partagent un élément essentiel : leurs nerfs sont mis à rude épreuve, (jusqu’au pétage de câble parfois). Tout tourne à l’extrême, on essaie de casser les codes, l’éthique, d’aller au-delà du simple accord à l’amiable, du consensus, et pour cause, celui-ci n’est pas possible, le mal a été fait, il faut se venger.
Pas beaucoup de diversité dans les sentiments que l’on retrouve, l’extrême joie (lors de festivités), laisse place à la rage. Rage d’une personne envers une autre, ou encore rage envers un système, dans la 4ème situation notamment, avec le jeu poignant de la star argentine Ricardo Darin (vainqueur d’un Goya du meilleur acteur).
Ce qui est fort c’est la manière avec laquelle le directeur nous piège, en spectateur on a tendance à toute suite prendre parti, se dire qu’on souhaite une forme d’équilibre, pas qu’une même personne souffre (en toute logique). Seulement, on est surpris sur presque chacune des situations. Il y a, mise en exergue l’équation suivante : la personne qui souffre fait souffrir à son tour. Le résultat donnera parfois une équité (3ème situation), des fois, ce ne sera pas le cas 2ème situtation.


6 histoires, donc 6 films ? Comment noter un film comme celui-ci ? Je ne vois pas d’autre manière que de faire la moyenne des 6 notes que j’attribue à chacune des histoires. Après tout, il s’agit d’une comédie seulement certaines des histoires ne m’ont pas vraiment fait desserrer les dents (5ème). Une scènes qui déçoit donc, la 5ème, une autre la 6ème, un vrai chef-d’œuvre.


Beaucoup d’éléments de ces segments seraient intéressant à analyser, seulement ma méconnaissance de la situation du pays actuelle du pays argentin, de certaines notions par exemple la valeur en euros de la monnaie argentine (Argentine pesos). Encore une fois, tout est à replacer un contexte, pour lequel j’aurai besoin de plus de clefs.
En revanche, certains éléments ne trompent pas, des valeurs sont mises en avant : le féminisme par exemple. Incarné par la cuisinière qui ne veut pas laisser cet homme continuer à faire souffrir sa jeune employée en faisant, « faire un geste à la communauté ». La mariée dans la 6ème situation, qui décidé de se venger et qui, montre un évoque de manière hilarante ce que pourrait être son moyen de faire, « à son tour » du mal à son nouveau mari. Au-delà du féminisme, on ressent une forme d’anarchisme dans les agissements des personnages. On y voit tout d’abord du positif : tenter de ne pas se laisser faire, face aux diverses formes de pouvoirs. Puis, liés aux aspects négatifs liés à la folie, à cette sauvagerie, on bascule dans quelque chose de préjudiciable, vers des actes que tous vont « regretter ». S’ajoute à cela, un questionnement sur la nature humaine avec la 3ème situation. La descente aux enfers de l’ingénieur, propose un parti pris évident pour le Holisme. J’agis comme j’agis car la société ne me laisse pas le choix, (résumé très vague de ce concept sociologique). La famille a une place assez importante. Dans les 2ème et 5ème, elle est moteur principal des agissements, seulement, très vite, d’autres éléments s’ajoutent, faisant passer cette dernière au second-plan. C’est visible dans la 5ème partie avec un geste initialement pour le fils qui, au final, laissera place à une question d’argent.


Dans chacun des sketchs proposés, on va vraiment au bout des propositions proposées ce qui est très positif car pas commun. Quelles sont les limites ? C’est la question que l’on se pose parfois. Il n’y en a pas, le film a de cela que « le point de non-retour est atteint, et dépassé ». Décris comme une comédie dramatique, le film m’a semblé compliqué poser dans une catégorie. D’une part car il se veut du divertissement, mais il est assez difficile pour le spectateur de simplement rire, (à l’exception de la première très courte et d’une fraîcheur incroyable). La plupart du temps, on se pose la question doit-on rire ? Peut-être pas quand-même ? Et c’est là tout l’aspect du film, nous sommes en équilibre quelque part entre le réel et l’hyperréalité. C’est donc un film que je recommande, qui ne nécessite pas vraiment une attention extrême et qui se regarde tout seul. Aussi, nous avons affaire à un film argentin, il y a donc forcément, une originalité, qu’on ne retrouve pas ailleurs !


Notes :
• 1er segment : 8/10
• 2ème segment : 6/10
• 3ème segment : 7/10
• 4ème segment : 7/10
• 5ème segment : 5/10
• 6ème segment : 9/10
Note finale : 7/10


Un mot pour résumer le film : Fou

Lex_TheAwesome
7
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le 21 juin 2017

Critique lue 201 fois

Lex_TheAwesome

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