On est en 1989 : c'est le 1er film que réalise Eddie Murphy, tout en ayant le rôle principal.
On peut dire que "Les nuits de Harlem" c'est son bébé à lui, étant donné qu'il est également responsable du scénario.
Le film à toujours eu une mauvaise réputation mais moi personnellement, je le trouve franchement sous estimé.
Je ne sais pas si on peut parler de "pari risqué" mais Murphy n'a pas joué la facilité ici (ce qui ne sera pas souvent le cas dans sa carrière par la suite ) dans ce film plutôt noir qui mélange polar et humour corrosif dans un Harlem des années 30. L'objectif était de combiner les deux genres avec talent et c'est plutôt réussi.
De plus, si Murphy est imparable à l'écran (comme toujours à cette époque), il laisse une bonne part de la couverture à d'autres acteurs.
Richard Pryor, bien sur, excellant en père adoptif d'Eddie et propriétaire d'un casino de luxe convoité par un chef de gang : son rôle est tout aussi important que celui de notre vedette .
Mais on à aussi Danny Aiello, fendard à souhait en flic pourri et raciste;
Arsenio Hall, dans un petit rôle très amusant d'hystérique de la gâchette facile (trouuu du cul!) ou encore la sexy Lela Rochon qui interprète une coquine qui à le potentiel de te faire changer de dieu.
Pour un 1er film, on peut souligner que la réalisation est au dessus de la moyenne : mise en scène convaincante, décors et images superbes ...
Quand au contenu, l'ensemble est plutôt solide.
Certes, le scénario parait un peu balisé, avec quelques cliché habituelle quand on parle du milieu de la mafia mais franchement c'est minime.
Car l'essentiel, c'est le bon dosage entre comique et polar, des dialogues savoureux, de nombreuses idée comiques et la performance des acteurs qui fait qu'on passe un superbe moment.
Par contre, dès le début du film, Murphy annonce la couleur.
Ce sera du corrosif et du vulgaire dans l'humour et les dialogues.
A part "48 heures" à l'époque ou on retrouve une partie de cet humour cinglant , il est vrai que Murphy restait quand même plus gentil.
Des films comme "Le flic de Beverly hills cop" ;" un fauteuil pour deux" ou "un prince à New york" avait un coté plus "grand public".
Mais pour celui qui à vu "raw", le one man show d'Eddie Murphy de 87, il s'y retrouvera totalement.
Du racisme, du sexisme et de la vulgarité ...les nuits de harlem ? Oui et alors
De un, si les personnes ne sont pas contente, il sont libre d'aller vers du politiquement correct (ce n'est pas ça qui manque aujourd'hui, vous en conviendrez) .
Et ,surtout , de deux, du moment que ça fait rire, ou est le problème ?
Car, Murphy, à cette époque était un mec qui avait toujours le truc pour faire rire, un pur génie comique qui ne se loupait quasiment jamais.
Il offre ici de nombreuses scènes culte qui procure des purs moment de fou rire comme l'introduction du film (en 1918) avec un gamin qui mériterait une glace pour son 1er mort, la bagarre entre Eddie lui même et Della Reese à coup de poubelle à ordures dans la tronche ou encore cette course poursuite avec un Arsenio Hall complètement hystérique en plein milieu du film.
Ce ne sont là que quelques scènes jouissive du film.
Quand à la bande son, elle est agréable et jazzy (il y a du Herbie Hancock) et c'est encore un point positif au film.
Parce que franchement, à part une ou deux baisse d'intensité par endroit (sur la deuxième partie du métrage) , on aurait pu avoir peut être un autre chef d’œuvre de la comédie.
Toutefois, ce n'est pas bien grave, on se contera largement du résultat, une très bonne comédie comme on voit de moins en moins avec un petit " je ne sais quoi" d'original qui lui donne un charme certain.