Flippant

LES ORDRES DU MAL

Depuis un certain temps, les studios américains produisent des films d'horreur pour le pognon avec un grand cynisme. À part A24, le cinéma fantastique n'a plus de saveur. Mais il y a encore des réalisateurs qui se retroussent les manches pour donner des œuvres ambitieuses. Paco Plaza est le parfait exemple des cinéaste qui prennent leurs sujets aux sérieux. Il vient de remettre les pendules à l'heure avec son nouveau film. L'ordre du mal est un nunexploitation, c'est à dire un film sur les nonnes dans un couvent. Paco Plaza ne va pas éviter les sujets qui fâchent. Dans les ordres du mal, le réalisateur va parler de la foi, du doute et de ses conséquences. Le scénario est d'une rare intelligence. Mais le plus gros atout du film vient de la réalisation de Paco Plaza. Tout passe par le cadre. Il a choisi un format bien particulier pour raconter son histoire ; le 1:37. Il va permettre au réalisateur de jouer avec l'iconographie religieuse, la profondeur de champs et les gros plans. Il va créer le malaise avec une certaine géométrie de l'image. Si vous voulez du jump-scare, c'est pas le genre de la maison. Le long métrage de Paco Plaza est dérangeant même malaisant. 88 minutes où il n'y a rien à jeter. Évidemment, il y a certaine influence qui nous sautent aux yeux. On pense à l'échine du diable, Benedetta, la religieuse de Rivette et Fluvia la defroquée. On pense surtout à la J-horror. Mais ce n'est jamais ostentatoire. C'est même un acte de modestie. Vous aurez compris, je suis très enthousiaste sur le dernier film de Paco Plaza. Ça fait du bien de voir un vrai film d'horreur très premier degré.