Ce film est un objet de curiosité venu de Tchécoslovaquie, une œuvre vraiment pas commune. Ca me fait penser à la fois au théâtre à l’esprit libertaire très en vogue durant la fin des années 60 mais aussi certains films de Jean-Luc Godard. L’auteure s’amuse réellement avec les techniques cinématographiques, utilisation de filtres de couleurs et autres effets, ainsi qu’avec le montage qui apporte également beaucoup de fantaisie dans la façon de raconter. Outre le côté anar, il y a un décalage pas uniquement humoristique mais un décalage qui confine quasi au Surréalisme voir l’absurde, des passages peuvent même être qualifiés de burlesque (la musique aurait d’ailleurs pu être celle d’un film muet). Qu’est-ce que cela raconte ? Bonne question. Deux sœurs qui jouent aux idiotes et profitent de vieux hommes pour se nourrir, c’est à peu près tout. On peut essayer d’y voir une leçon morale ou une réflexion sur la Condition de la Femme, mais honnêtement c’est plutôt vague. Il vaut mieux se laisser porter par cette douce folie que de tenter de déceler une quelconque théorie.