Pas mauvais, mais je trouve l'adaptation cinématographique un bon cran en dessous de la BD. Il s'agit de la même personne à l'œuvre derrière pourtant : Pascal Rabaté étant à la fois réalisateur du film, mais aussi le dessinateur et scénariste des planches originelles.
Si certaines facettes sont un peu plus exploitées dans le long-métrage — la relation qu'entretient Edmond avec Lucie pendant un court temps notamment, donnant davantage de corps à leur relation, ainsi que le côté malaisant de certaines scènes (si vous kiffez voir des vieux à poil, vous allez être ravis) — je trouve que ça ne justifie pas le visionnage pour autant. Dommage, dans le même genre, je trouve que Julien Neel a réussi à mieux adapter sa BD au cinéma.
En ce qui concerne le film en lui-même, j'ai trouvé que les couleurs faisaient très souvent fades. De nombreuses scènes sont censées se dérouler sous un soleil d'été, les dialogues vont d'ailleurs dans ce sens, mais on a surtout l'impression qu'il va pleuvoir ou que ç'a été tourné en automne. Idem pour les lieux choisis, on ressent un peu moins ce côté « vieux village français », ce qui retire une partie du côté tristounet de la première partie de l'œuvre… le fait d'avoir pris Daniel Prévost — même si j'aime bien le bonhomme — n'aidant pas non plus. Ça fait du bien de le voir jouer un rôle moins orienté comédie, mais force est de constater qu'on perd beaucoup du côté « grabataire » du personnage original.
Durant tout le film, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le film aurait gagné à être réalisé par quelqu'un de plus expérimenté (loin de moi l'idée de cracher sur Rabaté, mais on sent que c'est son premier long-métrage), pourquoi pas par le duo Kervern/Delépine ? Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils ont eu une influence sur le réalisateur, encore plus quand on sait qu'il avait joué dans leur Louise-Michel deux ans plus tôt : on ressent cet amour pour cette France paumée et les habitants qui y vivent.
Bref, en l'état, je ne trouve pas que Les Petits Ruisseaux est un mauvais film, loin de là, mais son intérêt face à la BD reste limité. Encore une fois, je pense que la BD aurait gagné à être adaptée par d'autres personnes. Quitte à être trahi, autant l’être par quelqu'un d'autre !