Même s’il est un peu longuet et que sa direction d’acteurs laisse à désirer —il faut les tenir les deux packs de glace en même temps—, Trespass a de quoi filer le sourire. Hanté par des bonnes tronches du cinéma d’action qui ne donne pas dans le complexe —les ICE’s donc mais aussi Bill Paxton ou encore la ganache de William Sadler, le genre de mec abonné aux seconds rôles qu’on retrouve à l’écran avec le sourire— et animé par un Walter Hill joueur, il se révèle même être une bobine de choix pour finir un week-end tranquille, ou entamer sa soirée avant la reprise.
Un poil trop long, mais généreux, ce huis clos urbain qui tente de faire la nique à Carpenter sans même l’effleurer, a pour lui un sens du spectacle qui fait plaisir. Beaucoup de ses composantes flirtent avec l’approximatif, mais quand il s’agit de conclure, ou de faire parler les calibres, Hill ne fait pas les choses à moitié et crame le budget sans broncher. Il faut bien ça pour contrecarrer les balbutiements dont il fait preuve pour ancrer son histoire dans un contexte Hood movie en se cramant littéralement les ailes. Certes l’approche se veut comique, la fin en est la preuve, mais elle est dans un entre-deux parfois gênant : entre guerre des gangs rugueuses et farce grotesque à la Kevin Smith.
En bref, Trespass ne transcende jamais son statut de simple divertissement, l’occasion par exemple de retrouver la bonhomie de Wild Bill. En effet, malgré tous ses efforts, Hill ne peut que tenter de camoufler la faiblesse de sa plume par une mise en scène qui, à défaut d’être ambitieuse, ne manque pas de vitamines. Sympa donc, mais n’en attendez rien de plus qu’un déclencheur de sourires, ce qui est déjà pas mal. A se programmer au bon moment, en somme.
5.5/10