Savage Islands, aussi connu sous le titre de Nate and Hayes, offre une déclinaison à la saga Indiana Jones alors en vogue, n’hésitant pas à reprendre des scènes entières et des caractères du premier volet (la course-poursuite dans les rues de la ville, le décalage comique du personnage principal à mi-chemin entre légalité et illégalité) et du second alors que celui-ci sortira quelques mois plus tard – nous pouvons émettre l’hypothèse d’un plagiat d’images empruntées à la bande-annonce ou issues d’une fuite du scénario, les deux films étant produits par le studio Paramount –, notamment lors d’une ouverture mobilisant un pont suspendu que le brave pirate détruira pour orchestrer son évasion.
Quasiment oublié aujourd’hui, le long métrage de Ferdinand Fairfax échoue à imposer une histoire cohérente et prenante, la faute à des raccourcis malheureux et à une écriture sommaire des personnages. La mise en scène manque de précision, et cela en dépit d’une restitution efficace des mouvements lors des combats ; elle est desservie par un montage disgracieux et par la musique de Trevor Jones qui écrase tout sur son passage, assénant ses thèmes comme autant de coups portés à un corps trop chétif pour les recevoir. Enfin, il faut bien reconnaître que les acteurs sont étrangers à la justesse d’interprétation, en particulier Tommy Lee Jones à qui le rôle de trublion comique ne sied guère.
Une production médiocre qui a néanmoins le mérite de réveiller le film de pirates, sous-genre qu’incarneront à l’écran Roman Polanski (Pirates, 1986) puis Steven Spielberg (Hook, 1991).