Les Possibilités du dialogue par Le_sanskrit_tique
Acte 1 - des tableaux d'Arcimboldo se meuvent et se mangent.
Les matières entrent en contact - aliments et ustensiles de cuisine en 1er lieu. Aliments préparés et mâchés.
Les objets de papeterie et autres fournitures scolaires viennent rapidement à bout de ces 1ers objets à l'usage prosaïque. Puis la nourriture reprend le dessus dans un nouveau cycle. Possibilités du dialogue... on est ce que l'on mange, on est ce que l'on fait, on est ce que l'on pense. Parallèlement, les individualités qui entrent en contact se digèrent les unes les autres, se transforment en profondeur - bien plus que la somme de ses parties - se modèlent les unes les autres. L'uniformisation a lieu lorsque la matière est la même, à la fin du processus, et que les individualités sont solubles l'une dans l'autre. Faut-il y voir un avertissement "s'arrêter à temps" ?
Acte 2 - magnifique et terrifiante union entre 2 êtres qui après s'être fondus l'un en l'autre retrouvent corps et individualité. Quelque part en chemin, quelque chose de plus c'est créé, à moins que l'un ou l'autre ou les deux y aient perdu une partie de soi-même qu'il refuse de reconnaître. C'est embarrassant, ce nous entre toi et moi quand je voudrais être juste moi, cachez donc cette perte que je ne saurais voir. Ce plus ou ce moins, personne ne veut le reconnaitre comme tel, on se le jette à la figure, on s'entredéchire. La fusion a lieu à nouveau dans la violence. La reconstruction de l'individu est-elle encore possible ?
Acte 3 - cela fonctionnait pourtant si bien, un dialogue, une mécanique bien huilée. Changement de place, exploration des multiples combinaisons possibles - épuisement mathématique des possibilités du dialogue. A la fin c'est l'épuisement général, essoufflement des uns et des autres, langue pendante.
Après visionnage, sensation de vanité et de profonde tristesse. Et pourtant ce n'est que la vision de l'auteur. D'autres choix peuvent être faits.