Je vais mettre 10 à tous les films avec Jean Pierre Léaud (jtm)

Je ne saurais pas dire si il s'agit d'un fait unique au cinéma, je n'ai terriblement pas assez de connaissances et mon cerveau est trop étriqué pour ça de toute façon, toujours est-il que suivre un enfant, un garçon, un jeune homme puis homme puis grand homme, tout au long de sa vie, pouvoir l'observer grandir, s'embellir, en rendant toujours compte de cette tonalité espiègle qui lui est propre, le sourire qui rigole, se moque, se moque de bien des choses, gueule, il gueule en permanence même lorsqu'il chuchote, voir une vie entière au cinéma, la vraie et la mise en scène, mettre en scène la vraie, le quotidien, suscite une émotion toute particulière.

C'est exactement ce que j'aime dans les romans romantiques, observer le quotidien, la ville, les rues, les pavés, et réussir à rendre poétique et politique tout ce qui est touché, rendre compte des amours impossibles, les amours suicides, essayer de saisir l'absolu, et finir par rendre chaque seconde absolue. Une manière délicieuse de rendre compte du Lys dans la Vallée (entre autres milles douceurs), de ce que provoque ce genre de roman très XIXème, qui encore une fois nous rend nostalgique d'une époque dont nous n'avons rien vu, rien connu pour de vrai. N'est ce pas là dedans que réside une partie du génie, si on peut avoir la prétention d'essayer de définir ce que c'est, que de provoquer une émotion inaccessible, un manque de quelque chose auquel on n'a jamais goûté, le souvenir d'un parfum que l'on n'a jamais senti, une image qui nous hante et que l'on n'a jamais vraiment vue.