Radical. L'incarnation d'un évènement historique aussi perturbant et douloureux que celui-ci demandait un traitement radical.
Nous (les spectateurs) sommes constamment en position d'impuissance, tout comme les Rascals face à la violence d'une société en déclin, qui ne trouve de coupable que chez l'autre.
Et pour incarner cette violence, un mouvement d'extrême droite basé sur un système de valeurs anti-immigrationniste ne peut exister qu'en se faisant le bras armé des institutions. Mais cette violence se métamorphose : d'abord instrument institutionnel puis coeur symbolique d'une justice autoproclamée où chacun est juge, les valeurs initiales sont oubliées au profit d'une application sans jugement, dans une surenchère permanente où les rôles de victimes et bourreaux s'échangent sans fin.
Pour une jeunesse perdue entre deux extrêmes, cette violence est en passe de devenir la nouvelle norme : seul medium d'expression et de communication, elle est un passe temps, une addiction et génère le désir sexuel.
Le film est souvent éprouvant à regarder tant la mise en scène de la violence est puissante. On retrouve dans ce film des codes de western, déjà convoqués par Kubrick dans Orange Mécanique.
La réflexion et l'illustration de ces multiples violences est passionante.
Hâte de le retrouver en salles en 2023 pour affiner l'analyse de ce film.