Avec les récents La Loi Du Marché et La Tête Haute on avait pu voir une dimension très réaliste du cinéma social français. A contre pied de cette tendance, LES RÉVOLTÉS mélange les genres et choisit d’emprunter une voie plus fictionnelle, et même irréelle et rêvée. Une ouverture riche et agréable, qui satisfera aussi bien les lassés du « cinéma social » et les curieux.
Anja et Pavel sont deux jeunes adultes, amis d’enfance et issus tout deux du même milieu ouvrier engagé. Pavel est employé précaire dans l’usine où son père, ancien syndicaliste, travaillait, tandis que Anja prépare son baccalauréat. Pavel est secrètement amoureux de Anja, alors qu’elle fréquente le fils du directeur de l’usine. Pavel est licencié, pendant qu’Anja obtient son bac… L’annonce d’un plan social dans l’usine local va bouleverser la vie de ces deux inséparables, laissant place aux doutes et aux choix.
Bien que prenant à ses débuts la tournure d’une romance mêlée à un drame social, le long métrage prend très vite le chemin d’une enquête au cœur de cette usine qui cristallise les tensions et détermine les vies.
C’est là une belle réussite du film : parvenir à être instructif par sa fiction. Au départ optimiste et naïf, Pavel va se confronter à la réalité d’un monde du travail précarisé, et va remonter les mécanismes financiers cachés derrière l’outil productif, pour exposer activement les conséquences d’une libéralisation exacerbée et la recherche permanente de rentabilité. Le film a cette dimension militante sans pour autant en faire son unique propos. Embrassant différents thèmes dans différents registres le film dépasse son caractère social. Le réalisateur Simon Leclère caractérise ainsi son film comme un « polar syndical », on pourrait aussi y ajouter la dimension de film d’initiation.(...)
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