Les Salauds ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. Le film de Claire Denis, au lieu de dénoncer à travers un message politique qui sont ces Salauds qui font que le monde est dans l'état actuel, préfère faire un film plus noir encore. Les Salauds c'est peut-être nous finalement.
Marco est revenu à Paris pour comprendre la mort de son beau-frère, puis décide immédiatement de se venger de ce vieux riche, faisant penser à DSK, abusant des femmes. Il séduite sa femme, rêve de tuer son enfant mais très vite il se rendra compte que les véritables salauds de cette histoire sont de son côté et, pire, du côté de sa famille qui pratique l'inceste. Il voulait se venger, il se fera tuer. Car son beau-frère ne méritait surtout pas d'être vengé.
Le film soulève beaucoup de questions. Que veut nous dire Claire Denis dans le fait que la jeune fille (Lola Créton) soit consentante ? Le film ne semble pas condamner cette relation incestueuse entre le père et sa fille, qui finalement s'aimaient... Alors que le personnage de Marco n'avait que des intentions de faire du mal, c'est lui le vrai salaud, pas les autres. Le scénario est difficile et jette un regard noir sur nos désirs. On reste déçu par l'histoire. On regrette que le film n'ait pas une portée plus large, une portée politique qui serait la bienvenue dans cette actualité.
Mais d'un autre côté, Les Salauds est un nouveau extraordinaire film de Claire Denis, cette réalisatrice qui arrive à nous faire ressentir toute une histoire grâce à sa mise en scène. Les dialogues sont réduits au maximum et chaque scène nous plonge dans une atmosphère. Il y a de très belles séquences tout au long de ces Salauds très bien filmé. C'est le plus grand mérite du film.