Un régal au propre et au figuré

Ce film s'inspire librement de l'histoire vraie de Danièle Mazet-Delpeuch, cuisinière anonyme du Périgord, appelée par François Mitterand pour être sa cuisinière privée à l'Elysée de 1988 à 1990.

Le film commence en pleine tempête sur un bateau en partance pour l'Antarctique qui amène un nouveau cuisinier pour remplacer Hortense Laborie (nom donné à l'héroïne dans le film) aux cuisines de la base française des missions des terres australes en Antarctique où elle a passé un an.
Puis on suit une voiture de fonction fonçant à travers les magnifiques paysages automnaux : c'est l'émissaire de l'Elysée venu à la ferme d’Hortense Laborie pour la conduire à Paris.

Je me suis régalé à tous les sens du terme : les acteurs, Catherine Frot en tête, sont géniaux. Jean d'Ormesson campe un Mitterand parfait et le jeune Arthur Dupont, qui joue le rôle de Nicolas Bauvois, aide cuisinier-détaché de la cuisine centrale, un sympathique acolyte de la cuisinière. La réalisation des plats concoctés par la "cuisinière du président" vous met l'eau à la bouche, les répliques cinglantes, les sous-entendus, la cuisine politique pimentent l'ensemble de ce film avec une délicieuse cruauté.

On ne s'attend pas à trouver une aussi belle photo dans un film de ce genre. La photographie est due à Laurent Dailland, qui a signé plus de 40 films. Ses images de la voiture roulant à travers le Périgord, celles où l'on suit Catherine Frot en train de faire son jogging autour de la base (elles ont en réalité été tournées en Islande), montrent que l'on a affaire à un grand directeur de la photo.