The Unseen ou Les Secrets de l'Invisible est un film d'horreur de 1980 réalisé par Danny Steinmann à qui l'on doit le cinquième chapitre de la saga vendredi 13 et le très sympatoche Les Rues de l'Enfer. Ce petit film méconnu mérite amplement d'être réhabilité car en dépit de ces nombreux défauts il nous offre une expérience d'horreur et d'inconfort assez marquante.


Le film nous raconte l'histoire de trois jeunes femmes reporters pour la télévision qui viennent faire un reportage sur un festival folklorique dans une petite ville les États-Unis. Surprises de ne trouver aucune chambre d'hôtel de libre, elles acceptent l'invitation d'un vieille homme jovial et gardien de musée qui les invites à venir séjourner dans son immense maison dans laquelle il vit avec sa femme. Toutefois, une menace se dissimule dans la cave de la maison.


Plus encore que le réalisateur du film, il faut peut-être chercher sa singularité dans la présence au poste de scénariste de Kim Henkel l'auteur de Massacre à la Tronçonneuse. Même si ce dernier refusera pour des différents artistiques d'être crédité au générique du film, il n'en reste pas moins que l'on retrouve partiellement des ambiances malsaines propre au scénariste du film de Tobe Hooper. Dans Les Secrets de l'Invisible nous allons découvrir un étrange couple composée d'un homme d'apparence jovial mais autoritaire et dominateur et exerçant une emprise particulièrement forte sur sa femme qui semble porter dans son regard triste et son attitude soumise toute la détresse du monde. La famille est complétée par une créature qui vit à la cave que l'on devinera très vite comme étant que leur fils caché qu'ils maintiennent captif au sous sol de leur maison. Il flotte donc sur le film ce parfum de famille tordue avec un rejeton tellement en marge de la société qu'il doit rester planqué aux yeux de tous comme un lourd secret. Lorsque l'héroïne interprétée par la magnifique Barbara Bach se retrouvera face à cette créature les spectateurs se retrouveront tiraillés entre divers sentiments bizarres et antinomiques, comme tiraillés entre la peur, la compassion et la moqueries face à cet étrange personnage qui ressemble à un enfant obèse et obsédé avec son t-shirt troué et son grand slip aux couleurs douteuses. Le personnage ressemble un croisement improbable entre le Choco des Goonies, le gros dégueulasse de Reiser, un gros bébé et le Leatherface de Massacre à la Tronçonneuse. Forcément avec un tel cocktail il est difficile de ne pas rire, pleureur et s'inquiéter de ce sale gosse à la fois innocent et idiot mais dont le comportement souvent assez explicite réveille l'inconfortable de ses pulsions sexuelles comme de son manque de tendresse.


Le film s'appuie sur un excellent casting avec tout d'abord Sidney Lassek vu notamment dans Vol Au-dessus d'un Nid de Coucou et qui incarne ici un personnage a priori charmant et débonnaire avec sa bonne grosse trogne ronde et souriante rehaussée par ses dents du bonheur et sa bonhomie magnifiquement ordinaire. Dans le rôle de sa femme la comédienne Leila Goldoni est elle aussi formidable avec cette stature fragile de femmes soumise depuis beaucoup trop d'années aux secrets et aux pratiques dégueulasses de son compagnon. Démarche malhabile, regard fuyant rempli de tristesses, attitude effacée, la comédienne nous propose une performance tout en retenue assez remarquable. Il faut également citer bien sûr Barbara Bach qui incarne une des journalistes face à cette famille de tarés. Le rôle de ce fils un peu mongoloïde est interprété par le comédien Stephen Furst qui avait été révélé par le film American College en 1976. En plus de son ambiance oppressante et de son univers malsain renforcé par certains éléments que je ne révélerai pas dans cette critique, le film propose une posture plutôt revendicative en faveur des femmes. Le personnage interprété par Barbara Bach est une femme forte en pleine séparation avec son petit ami qui lui reproche d'avoir décidée d'avorter afin de préserver carrière professionnelle et cette femme soumise au diktat émotionnel et violent de son compagnon finira elle aussi par se révolter en voulant s'affranchir du poids de cet homme bien plus que toxique.


Pour son très bon casting, pour certaines thématiques sous-jacente et pour quelques instants assez malsains, Les Secrets de l'Invisible mérite paradoxalement grandement d'être vu et ceci malgré un rythme crescendo qui commence de façon un peu trop pépère.

Créée

le 1 mai 2024

Critique lue 17 fois

5 j'aime

Freddy K

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HenriMesquidaJr
6

Critique de Les Secrets de l'invisible par HENRI MESQUIDA

Film d'époque un peu longuet mais avec une dernière demi heure bien réussi. Le "unseen "une fois enfin à l'écran provoque plus de peine que de peur mais bon c'est quand même bien glauque.

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