Un Ozu mineur n'existe pas
Par Fabrice Prieur, un cinéphile invétéré qui publie régulièrement d'enthousiasmantes critiques sur des grands classiques connus ou moins connus dans des groupes et sur son profil...
le 16 juil. 2024
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Par Fabrice Prieur, un cinéphile invétéré qui publie régulièrement d'enthousiasmantes critiques sur des grands classiques connus ou moins connus dans des groupes et sur son profil Facebook.
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"Les soeurs Munakata" (Munekata kyōdai"), film dramatique japonais de Yasujirō Ozu (1950). Avec Kinuyo Tanaka, Hideko Takamine, Ken Uehara, Chishū Ryū, Sō Yamamura et Tatsuo Saitō.
Tokyo : Mariko (Hideko Takamine), une jeune femme moderne et enjouée, profite de la vie et n'est pas pressée de se marier. Sa sœur Mimura (Kinuyo Tanaka) elle, plus traditionnelle et austère, s'est mariée avec Mimura (Sō Yamamura), un vétéran de la guerre qui a sombré dans la boisson. Ensemble, elles gèrent un bar qui ne marche pas très bien.
Lors d'un voyage à Kyoto pour voir leur père malade (Chishū Ryū), les deux sœurs vont retrouver Hiroshi (Ken Uehara), le premier amour de Mimura. Il n'en faut pas plus à Mariko pour se mettre en tête de les rapprocher.
Ce film fait partie de la dernière et plus féconde partie de carrière du cinéaste japonais. C'est aussi le seul à n'avoir jamais été diffusé en France jusqu'à une sortie en salle fin 2023, et une toute récente édition vidéo.
Ce n'en est pas pour autant une œuvre mineure. Tout l'univers d'Ozu y est bien présent : le difficile après-guerre vécu par les japonais, le tiraillement de la société entre tradition et modernité, l'importance de la famille et la place du mariage, incontournable pour la femme.
Ozu, travaillant pour une rare fois pour une autre société de production (la Shintōhō) que celle habituelle (la Shōchiku), bénéficia d'un budget confortable et d'une distribution de prestige : notamment Hideko Takamine, extrêmement populaire depuis les années 1930, et qui tournera ses films les plus célèbres avec Mikio Naruse, et Kinuyo Tanaka, non moins célèbre, qui deviendra bientôt l'une des rares cinéastes femmes du Japon de cette époque.
Comme souvent chez Ozu, les séquences aux plans d'une belle géométrie, sont séparées par des images de lieux vides et souvent symboliques de l'américanisation du pays où tout au contraire témoins de ses traditions: enseigne lumineuse, immeubles de bureaux, rues parsemées de poteaux électriques et d'écheveaux de fils, ou alors temple ancestral ou parc aux arbres centenaires.
Un Ozu méconnu, largement estimable, très émouvant et qui mérite bien d'être découvert"
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Créée
le 16 juil. 2024
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