Film malaisant aujourd'hui

Ce film suit le quotidien d'une famille de "cassos" qui essaie de vivre tant bien que mal à la lueur des lumières d'Hollywood, notamment grâce aux petites combines d'un pater familias irresponsable et en mal d'affection.

Dès les premières images, on comprend l'obsession de ce film pour les poitrines féminines. C'est le sujet d'un grand nombre de scènes et de conversations. Etant donné que le film est écrit et réalisé par une femme, Tamara Jenkins, on peut s'étonner du manque de subtilité dans le traitement du sujet tant on a l'impression qu'il n'est qu'un prétexte à du fan service pour contenter l'esprit voyeur de jeunes adolescents. On assiste donc à quelques plans de seins nus, totalement désincarnés de leurs propriétaires (ce sont vraisemblablement des doublures poitrines) et propices à l'arrêt sur image. Le malaise se poursuit jusqu'à une scène incestueuse où le père de famille agresse sexuellement sa nièce en lui attrapant un sein... Il s'en excuse, la nièce se montre compréhensive (elle le défend également plus tard devant sa cousine) et l'incident est clos sans qu'il y ait une mesure de la gravité de cet acte. On sent bien que ce film a été tourné presque 20 ans avant le mouvement #metoo.

Probablement que Tamara Jenkins a voulu traiter l'éveil à la sexualité d'une jeune fille, mais elle semble ne pas avoir réussi à se défaire du regard masculin (male gaze) proéminent dans les productions cinématographiques de l'époque et c'est particulièrement malaisant aujourd'hui.

Le film pourrait d'ailleurs servir de cas d'école du regard masculin dans le cinéma. En cela, ce serait une réussite de la part de la réalisatrice...