Elles sont drôles, elles sont vertes à carapace, elles ne portent pas de capes mais des bandeaux de couleurs pour les différencier, elles vivent dans les égouts de New York avec leur maitre et raffolent de Pizza, elles étaient au départ issues de comics puis eurent droit à un dessin animé les faisant devenir de vraies stars adulées des enfants, voici venir Les tortues Ninja. Replongeons nostalgiquement dans la version culte des années 90.
Le phénomène des Tortues Ninja
Les Tortues Ninja, dans les années 90 c’était un véritable phénomène. Enfant, je ne jurai que par les tortues ninja. Des jeux, des figurines et leurs multiples véhicules, des vêtements, des dessins réalisés par les petites mimines des enfants, des débats interminable en cours de récré à savoir qui des quatres tortues était la plus forte, des heures à regarder soit en vhs, soit à la télé les épisodes du dessin animé, tout en chantant le générique qu’on connaissait par cœur. Oui, les Tortues Ninja a marqué au point d’obtenir sa place dans la culture populaire. Quand le film a été annoncé, le fan inconditionnel que j’étais c’était empressé de demander à son père de l’emmener au cinéma à sa sortie.
L’affiche du film, en plus, elle vendait du rêve, annonçant ce le long métrage ne serait pas un cartoon, ce serait un film. Comment le réalisateur et les scénaristes allaient-ils se débrouiller pour nous pondre un film sur Les tortues Ninja en version live sans casser l’esprit de la franchise? Dans les années 90, on se moquait totalement de si ça allait être kitsch ou pas.
Alors quand on c’est aperçu qu’on avait collé des mecs pro en arts martiaux dans les costumes, comme à Disneyland Paris et utiliser l’animatronique de Jim Henson pour les rendre expressifs, des étoiles, on en avait plein les yeux. Il fallait être fan de TMNT (pour Teenage Mutant Ninja Turtle) et être né à cette époque pour imaginer l'excitation des enfants avant, pendant et après la séance, découvrant leurs héros préférés prendre vie. Puis découvrir cette nouvelle technique révolutionnaire en terme d’animatronique, ça en rajoutait une couche.
Pourquoi TMNT a-t-il autant passionné ? Enfant, on aimait les tortues ninja parce qu’elles ne cherchaient pas les ennuis. Elles veulent vivre en paix. Mais quand elles ont des problèmes, vous pouvez être sûr que leurs adversaires en prendront pour leur grade. On trouve un peu de nous dans ses personnages. Puis il y a aussi cette histoire de passion profonde pour les pizzas et les émissions télé débiles, cette manière de s’exprimer parfois grossièrement (gros changement comparé à la série) et de se comporter comme un ado.
De plus, tout comme le faisait la série, le film TMNT ne manquera pas de vous montrer à quel point il est difficile de suivre la voie du ninja, tout en étant un ado. N’imaginez pas tomber dans une œuvre typiquement destinée aux enfants et ados. L’atmosphère sale, lugubre fait froid dans le dos, ne donnant pas vraiment envie de se promener dans les rues la nuit. Et là, gros flashback, ça rappelle des classiques comme le premier Batman de Tim Burton ou bien encore Robocop. Si avec ca vous n’avez pas envie de vous lancer dans la projection de ce film !
Mais qu’est ce que c’était que ça ?! On aurait dit une grosse
tortue…en trench coat…
TMNT et ses personnages
Les tortues Ninja de 1990, c’est simple, c’est l’animé « Les chevaliers d’écailles », transposé en film. Tout ce qui faisait le succès de la série répondait présent, reprenant ses bases. Les non initiés ne seront pas perdu, tout leur sera expliqué. Quatre tortues, chacune à sa personnalité, style de combat et bandeau lui étant propre :
• Léonardo, le sage, le leader, on le reconnait par son bandeau bleu et ses deux Daishō « katanas »,
• Raphaelo, le rebelle solitaire, la tête brulée, portant un bandeau rouge et des Saïs,
• Michelango, le comique, arborant bandeau orange et maniant des nunchakus,
• Donatello, le bricoleur et intello de la bande, lui il a un bandeau violet et son arme de prédilection, c’est un Bō, un très long bâton en bois.
Ses quatre frères très différents vivent dans les égouts, cachés des humains aux cotés de Splinter, sorte de Yoda version rongeur adepte du bushido faisant figure de père. L’origin story des Tortues Ninja sera similaire à la série animée, bien que cette fois, on a modifié celle de maitre Splinter, devenu un rat de compagnie transformé suite au contact du mutagène, ce même agent biologique ayant changé quatre petites tortues en tortues humanoïdes.
Tout en posant les bases de la mythologie, nous ferons la connaissance d’April O’Neil, la journaliste débutante sauvée d’une agression, qui deviendra amie des tortues, et Casey Jones, justicier mystérieux bien plus mis en avant que dans la version animée. Interprété par le musclé Elias Koteas, cette sorte de jeune sportif bagarreur au grand cœur apporte un petit plus au film.
Le sage a dit : « Le pardon est divin, mais ne paie jamais plein tarif
pour une pizza en retard ».
Du Jackie Chan sauce Tortues Ninja
Les Tortues Ninja sent bon l’esprit des films de Jackie Chan. Comme par hasard, on s’aperçoit que la célèbre Golden Harvest a travaillée en collaboration avec toute l’équipe américaine. L’âme des tortues ne sera pas salie. Les chorégraphies des affrontements sont typiquement asiatiques, à la fois rythmées, humoristique (mais trop) et punchy, les musiques mélangent Hip Hop/Techno/Pop et musiques instrumentales héroïques, la culture Japonaise, le soin apporté aux tenues et armes du clan des tortues et du clan du gang des Foot sont authentiques et parfaitement exploités. Quant aux expressions, à la gestuelle, aux mouvements lors des scènes d’action mettant en scène les tortues, on y croit.
Surprise, contre toute attente, le mélange humains/reptiles arrive à être crédible. L’humour propre à nos héros adolescents reprenant des phrases de films cultes, il n’est pas trop lourd, quant aux ennemis, là encore ça passe nickel. Shredder tel un Dark Vador Japonais pète de charisme et ses sbires les soldats du clan qu’il a créé, on ne reviendra pas sur le design de leur costume plus que discutable.
Derrière toute cette joie et excitation ramenant directement à l’enfance, il faut se montrer objectif, le scénario, hormis l’introduction des personnages, il ne brille pas. Alors qu'on prend plaisir à suivre l'évolution de la story des tortues et de leurs premières interactions avec le monde du dessus, on a du mal à comprendre le véritable plan de Shredder, notre bad guy se servant de gamins pour voler des télés. Enfin, l'affrontement final, on en attendait plus et finalement, ça se rapproche de celui de la version de Michael Bay. Trop court, vite expédié. Reconnaissons tout de même le travail minutieux pour donner une véritable ambiance et identité au film, des personnages soignés devenant attachants, des scènes d’action correctement filmées, combinant humour et arts martiaux proches d’un bon vieux Jackie Chan, et des musiques plutôt cool.
- Mais qu’est-ce que c’est que ça ? - Dark Vador ? Dopé à mort ?
Au final, ca a certes vieillit, Les tortues Ninja, ça reste un pur plaisir à revoir. Pur polar urbain sauce arts martiaux mixant ambiance super héroïque Américaine et film de samouraïs à la Japonaise, doublage français exceptionnel, énergique, décalé et joyeux, pour tout ce qui ce faisait de meilleur dans les années 90. La meilleure adaptation en film des tortues ninja. Culte.