Les trois brigands, c’est une histoire que j’ai obligatoirement dû lire étant petite, ou tout du moins, c’est un livre dont j’ai vu la couverture. En effet, quand cette affiche est apparue dans les rues, une forte impression de déjà-vu m’a sauté à la gorge : ces grands chapeaux noirs zébrés de jaune, ces capes noires et ces grands yeux blancs cernés de bleu, je les connaissais. Néanmoins, si ces visages me disaient quelque chose, je n’avais aucun souvenir du conte en lui-même.
De fait, quand j’ai lancé le film hier sur mon écran plat, c’était une totale découverte. Et une agréable découverte en plus (pour ne rien gâcher). Un peu surprise au début par le style de dessin et ce parti-pris singulier au niveau de l’animation (qui rappelle quelque peu le spectacle d’ombres chinoises), j’ai finalement plongé tête baissée dans cet univers à la fois absurde, sombre et poétique.
Absurde puisque premier et arrière-plan sont truffés de gags loufoques (cette rencontre lunaire, j’en ai encore le sourire aux lèvres) et que certains protagonistes semblent être tout droit tombés de leur branche (le gendarme notamment, mais surtout la licorne). Sombre parce que l’univers l’est : les brigands sont tout vêtus de noir, ils s’activent la nuit, vivent dans une grotte mais, plus que cela, l’orphelinat est un monde obscur à lui tout seul, avec ce ciel suintant de noir sur ces petites têtes blanches et ces statues torturées. Et poétique grâce à cette petite touche de fantaisie apportée par Tiffany partout où elle passe, par ces couleurs qu’elle fait fleurir dans les recoins les plus sombres.
Chaque apparition des brigands est un petit moment de plaisir avec cette petite musique qui les accompagne dès qu’ils mettent les pieds en forêt. Les gamins parviennent à ne pas être horripilants. Et la méchante est complètement perchée. Cependant, la seule chose que l’on pourrait reprocher au film concerne cette dernière, avec ce dénouement un poil trop rapide là où le reste de l’histoire se déroule de manière assez lente en vérité. Une fin un peu bâclée donc, mais qui ne retire pas grand-chose à cette petite pépite du cinéma pour marmot.
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