Le Palmashow s’est clairement imposé dans le comique français au fil des années, et il suffit de jeter un œil au nombre de vues que leurs sketches cumulent sur YouTube pour s’en convaincre : succédant à la génération des Inconnus, leurs parodies, reprises et études des comportements doivent autant à l’efficacité de leur plume qu’au très vaste registre de leurs deux interprètes, David Marsais et Grégoire Ludig.
Le passage au long métrage a tout de l’évidence pour un tel duo : après l’expérience de La Folle Histoire de Max et Léon, qui prenait le parti de se situer sous l’Occupation, les participations du duo au monde perché de Dupieux (Ludig pour Au Poste !, puis les deux dans Mandibules), leur nouveau projet pouvait susciter une certaine curiosité. Et l’étonnement sera effectivement de la partie, tant ce projet paraît modeste et dénué d’originalité. Dans une France des périphéries qui évoque un peu celle qu’observaient Kervern et Delépine il y a dix ans dans Le Grand Soir, la méchanceté en moins, Les Vedettes fait le portrait de deux perdants amenés à passer sous le feu des projecteurs des jeux télévisés. La parodie occasionnée sent franchement le sur-réchauffé, et tout le catalogue de la stupidité cathodique (Juste Prix, On connaît les paroles, et jusqu’à la télé réalité) a aussi peu à proposer que les modèles qu’elle est censée croquer.
Le rythme n’est pas trépidant, et la galerie des personnages secondaires (à l’exception du neveu impétrant rappeur, assez savoureux) relativement fade. Le plaisir revient à quelques gags efficaces, et un clip qui fait de l’amateurisme un ressort comique qui fait mouche. Il semble en réalité que les deux scénaristes aient une autre idée en tête que celle d’une banale satire au vitriol, en témoigne le soin apporté au portrait de ce duo mal assorti, et qui va faire l’apprentissage d’une transition entre le statut de collègue et d’amis. Le personnage de David Marsais, assez finement joué, concentre particulièrement cette volonté de ne jamais tomber dans le cynisme, et de provoquer chez le spectateur une empathie que n’auront pas les instances derrières les écrans de contrôles, par ailleurs très poussivement dénoncées comme capitalistes sans cœur.
L’idée d’un récit sincère, qui s’écarterait ainsi des standards médiocres de la comédie française en vigueur, doit donc être portée au crédit du duo. Il en résulte un film presque aussi maladroit que ses protagonistes, et qui, surtout, donne le sentiment d’un galop d’essai encore mal dégrossi par de timides nouveaux venus face aux enjeux du long métrage. Étonnante posture, qui donne moins envie de fustiger que d’encourager ces faux débutants, à l’image du regard qu’ils portent sur leurs personnages.
(5.5/10)