Quatre femmes innocentes mais prêtes à tout pour survivre !

Avant d’avoir assisté à une première projection de la réalisation Les Veuves du fameux réalisateur Steve McQueen, je ne savais pas grand-chose sur la carrière de ce cinéaste populaire, je n'avais même pas vu une seule de ses œuvres cinématographiques. Ma critique ne se basera donc sur aucune comparaison entre la quatrième production et les autres du même cinéaste, elle ne sera basée que sur mon avis personnel de cinéphile. Adapté à la série britannique Widows, ce long-métrage retrace le parcours courageux et héroïque de trois femmes innocentes, endeuillées par la mort de leurs maris-braqueurs et menacées de mort. Avec l’aide d’un quatrième membre, ces dernières n’ont pas d’autres choix que de reprendre le travail illégal de leurs défunts maris, afin de rembourser la dette de ces derniers.

Rien qu’avec ce pitch, j’ai déjà été séduit par le scénario qui ne résume pas à celui d’un simple film de braquage, cela va à l’au-delà de nos attentes, avec une série de rebondissements et d’imprévisibilités très bien intégrées dans la réalisation. Avec son dernier film d’une durée de visionnage de 129 minutes, le metteur en scène prouve qu’il est capable d’épuiser plusieurs thèmes différents comme la corruption infâme, la puissance de la politique ou la délinquance urbaine, de manière équitable, sans le moindre débordement ou exagération d’un des sujets traités dans le long-métrage. Il ne s’agit pas d’une simple et anodine histoire d’un prochain hold-up, même si c’est le cœur de la réalisation.

Au fait, le cinéaste alimente, avec bonté et efficacité, un prochain hold-up inévitable, en montrant à un point inconcevable que les femmes n’ont pas d’autre choix de le faire pour s’en sortir. Tout est une question de l'environnement de ces dernières, et surtout de ce qui se trame dans la ville de Chicago. Le cinéaste décrit à merveille cette ville si riche en culture, en religion et en diversité, avec des plans soignés, rondement bien cadrés et qui veulent toujours dire quelque chose. Avec une très bonne maîtrise du sujet, et surtout de la mise en scène qui peut être considérée comme un travail cinématographique remarquable et exemplaire, le réalisateur parvient à traiter plusieurs sujets, en mettant en contexte plusieurs personnages, selon leurs importances dans la production, sans qu’on s’y perd dans l’évolution de chaque protagoniste.

De plus, le cinéaste pose bien les bases d’un bon thriller, maintenant un suspense qui nous rend bien curieux, même avec très peu de moments sur un sujet comme la préparation du prochain braquage. Les veuves ne sont pas des professionnelles et on voit bien que Steve McQueen n’a jamais voulu en faire des expertes en la matière. Il les a juste décrites comme des femmes qui doivent prendre leur courage à deux mains, en mettant bien en évidence leur fragilité, leur impuissance à leur sort et leur volonté de réussir, au point de mettre leur vie à péril. Ces femmes, elles sont très bien représentées par un quatuor d’actrices prodigieuses. On note la présence de l’extraordinaire Viola Davis, de la combative Michelle Rodriguez, de la sincère Elizabeth Debicki et de la motivée Cynthia Erivo, quatre actrices très bien dirigées pour dessiner des êtres égaux, forts et partageant leurs problèmes comme ce que des vraies amies le feraient.

Du côté des hommes, on a du lourd. Colin Farrell arbore avec brio une allure de politicien trompeur, Daniel Kaluuya agit toujours avec une violence extrême et Liam Neeson est toujours aussi excellent pour exprimer, avec sensibilité, des émotions fortes. Avec tous ses points forts, j’ai vu ce long-métrage comme une toute nouvelle expérience cinématographique, avec de l’action redoutable et tournée sous une manière assez inhabituelle. La musique composée par Hans Zimmer fait bien son effet quand elle accompagne des scènes qui nous captivent, on est totalement submergé par une ambiance très engageante, soutenue par une tension fiévreuse qui nous lâche plus. Pour moi, cette production est une force impeccable et nerveuse, malgré quelques petits relâchements ou scènes qui m’ont paru un peu lentes ou bordéliques. 8/10

Maman ! Tu as toujours dit que l’arme est la meilleure amie des femmes !