Les yeux de l'amitié
6.6
Les yeux de l'amitié

Téléfilm de Allan Harmon (2013)

Alex Taylor (Richard Harmon) a dix-sept ans et rêve de courir pour l'équipe de cross-country de son lycée. Malheureusement, ses rêves sont hors de sa portée car, suite à une maladie contractée alors qu'il avait deux ans, il a perdu l'usage de la vue. Cependant, il vit dans une famille aimante et il est d'un caractère combatif. Sa passion est la course. Alex s'entraîne avec son père, Geoff, jusqu'au jour où ce dernier n'arrive plus à suivre son fils. Il doit donc lui trouver un partenaire de son âge et de son niveau pour qu'il puisse intégrer l'équipe du lycée.


Geoff, qui est conseiller d'insertion et de probation le trouve en la personne de Brad Coleman (Jared Brandt Bartlett), un des camarades d'Alex, qui est aussi un petit voyou et s'est fait prendre en train de commettre un vol. Comme il accumule, depuis des années, des comportements répréhensibles, cette dernière incartade risque de le conduire cette fois directement en prison. Comme Geoff sait que Brad est au fond un brave garçon, pour lui éviter une condamnation qui le perdrait à tout jamais, Geoff lui propose de devenir le guide d’aveugle de son fils. Il parvient à convaincre le juge et la coach bien qu'elle ait eu, par le passé, maille à partir avec l'adolescent.


La première rencontre entre Brad et Alex n'est pas facile car Brad est un écorché vif et répond par la violence dès qu'il se croit agressé.
Mais l’amour du sport rapproche les deux garçons et ils vont finir par développer une complicité puis une véritable amitié.


Mon opinion


On peut une fois de plus regretter le titre banal donné en français à ce film. Le titre original : "If I had wings" (Si j'avais des ailes) est nettement plus poétique. Si j’ai regardé ce film c'est parce que j’ai reconnu Richard Harmon, un jeune acteur que j'avais remarqué dans la série Les 100. Dans cette série, il joue le rôle du « bad-boy » John Murphy, un rôle complexe et difficile qui nous le fait d’abord détester en tant que traître avant d'admirer son courage en tant que héros sacrificiel, finalement bien plus intéressant que d'autres personnages à la psychologie plus simpliste.


Dans ce film, le jeune acteur montre aussi toute sa maîtrise car, outre l'exploit physique qu'il fournit, il doit, du début à la fin, jouer le rôle d'un aveugle, rôle dans lequel il est parfaitement crédible et ce, sans utiliser - ce qui aurait été une facilité - de lunettes noires : chapeau l’artiste ! A part ça, le film, certes pétri de bons sentiments (ce qui n'est pas pour me déplaire), traite avec sensibilité du handicap et du regard de l'autre, pas toujours bienveillant et même souvent cruel, sur celui-ci. Il y a peu de réalisateurs qui osent s'attaquer à un tel sujet que ceux qui le font, comme ici avec intelligence et sans pathos, doivent en être remerciés.

Créée

le 6 août 2017

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Roland Comte

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