ИƎЯAꓘ, the Watcher in the Woods & Bette Davis' Eyes

Après avoir vu des films Disney plus proches de l"épouvante et du surnaturel, tels que Taram et le Chaudron Magique ou encore Le Dragon du Lac de Feu, j'avais entendu parler d'un autre long-métrage orienté dans le même genre et répondant au nom des Yeux de la forêt.

Intéressé, j'ai fait des recherches et j'ai même contribué à faire un post dessus pour le site Le Club des Monstres avant même d'avoir vu le film. J'ai fini par voir le film en question grâce à une bonne âme qui avait divisé Les Yeux de la forêt en deux parties sur Dailymotion ; un pour la mise en place (50 minutes environ), l'autre pour le dénouement.

Le film parle de l'installation d'une famille (un père musicien, une mère écrivaine, une adolescente et une petite fille) au sein d'un manoir entouré d'une forêt étrange ; la propriétaire (incarnée par Bette Davis) a accepté de loger la famille à moindre prix, parce que la forêt semble habitée par une entitée indicible appelée par certains Les Yeux de la Forêt (et contrairement à ce que certaines affiches laissent penser, il ne s'agit pas des yeux de Bette Davis comme dans cette chanson de Kim Karnes).

La deuxième raison pour laquelle la propriétaire (Mme Aylwood) a laissé la famille s'installer, c'est parce que l'adolescente de la famille (Jan) lui rappelle sa fille, disparue il y a 30 ans dans des circonstances étranges.

Le film arrive à faire croire à la présence d'une entitée tantôt grâce à la simple utilisation de ventilateurs surpuissants (le vent balayant fortement les feuilles et les branches fait croire à la présence d'une sorte de poltergeist), ou de simples effets spéciaux numériques (cercles de lumières, flash inquiétants, miroirs sans reflets ou avec celui d'un fantôme bleuté).

Ces effets sont aussi appuyés par l'usage des caméras qui "épient" les faits et gestes des personnages, mais on rajoute aussi des sortes de pouvoirs surnaturelles à Jan (qui peut "sentir et voir" les choses surnaturelles) et à sa sœur Ellie (qui peut les "entendre" et les "transmettre").

Ça rappellera Poltergeist mais en moins blockbuster et en moins horrifique. Les Yeux de la Forêt arrive à faire peur avec de simple choses, comme par exemple :

Il est donc sous-entendu que les Yeux de la Forêt n'est autre que le fantôme de Karen, disparue il y a 30 ans lors d'un rite d’initiation occulte entre jeunes dans une abbaye abandonné au milieu de la forêt. La fermière faisait justement partie de ces initiateurs.

C'est à ce moment là que le film se fait plus effrayant : Jay et Ellie reçoivent de plus en plus d'appels de détresse de Karen : elle apparait dans des miroirs, les yeux bandés, et crie à l'aide sans qu'un seul mot puisse sortir de sa bouche.

C'est aussi après ça que le film a quelques incohérences :

Jan fait donc son enquête et retrouve les 3 amis de Karen qui avaient assisté à sa disparition. Elle arrive à les convaincre de se réunir pour finir et corriger ce qu'ils avaient commencé :

C'est beau de voir de vieux amis réunis certes parce qu'une ado angoissée rouvre la plaie d'une erreur de jeunesse, mais le fait que ces amis finissent par être convaincus et souhaitent rattraper le temps perdu par Karen est formidable.

En tout cas, ils font le rituel autour de Jan pendant un autre orage et une éclipse solaire (signalés par une Ellie possédée par Karen), et ils finissent ledit rituel pour enfin sauver une Karen prisonnière d'une dimension de silence et d'effroi.

C'est donc une Karen vieillie de 30 ans mais peu ridée qui revient juste au moment où Mme Aylwood arrive dans l'abbaye, émue de revoir sa fille après toutes ces années.

Ce qui est un peu dommage, c'est que la fin alternative était selon moi plus intéressante, car elle montrait la créature surnaturelle qui était liée à la disparition de Karen, en imaginant que les deux sont des entités séparées ;

En dépit de quelques incohérences, je trouve ce film très bien, mélangeant très bien le fantastique avec un côté enquête.

C'est dommage que le remake de 2017 n'a pas fait aussi bien, copiant la version de Disney, mais échouant à le rendre intemporel tout en le mettant au goût du jour et échouant à comprendre comment le film de 1980 nous faisait croire à la présence des Yeux de la Forêt.