Des fous tout mous
Le réalisateur Loznitsa vient de passer au long-métrage (avec My Joy), format qui aura sa préférence désormais (Dans la brume, Maidan). Avec Pismo ('La lettre') il ne s'intéresse plus à des gens...
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le 14 mars 2017
Le réalisateur Loznitsa vient de passer au long-métrage (avec My Joy), format qui aura sa préférence désormais (Dans la brume, Maidan). Avec Pismo ('La lettre') il ne s'intéresse plus à des gens ordinaires ou diversement prolétaires, mais à des aliénés au premier degré. Il nous entraîne auprès d'un asile psychiatrique niché dans la forêt russe.
Comme dans Portret (sorte de diapos de paysans) la ville et le luxe sont loin, la civilisation passe au-dessus. A-priori documentaire, l'exercice glisse vers la rêverie – pas la méditation. Le cinéaste refait le coup des flous comme dans Polustanok (la révélation de ses débuts) et a comme de coutume opté pour le noir et blanc (Fabrika étant une heureuse exception). Aucune connexion avec le spectateur n'est recherchée, celui-ci n'a qu'a se laisser glisser dans un bain grisâtre tirant vers le surréalisme, comme le font les maillons futiles de ces paysages.
Quelques tentatives et semblants de bavardages, insignifiants quand ils sont compréhensibles, meublent vainement. Les incrustes de vaches et l'accordéon sont les seules animations collectives, le reste est flottant, éparpillé dans les esprits usés et, peut-être, malades. Ces gens n'ont rien à dire et pour le réalisateur de Poselenie et Fabrika ça en fait des sujets de prédilection. L'apport direct est proche du nul, le plaisir esthétique ou régressif est envisageable. La durée raccourcie (environ 20 minutes soit 10 de moins que d'habitude) facilite la tâche, le travail du son y encourage en rendant la ballade vivante malgré tout.
https://zogarok.wordpress.com/2019/02/21/quatre-films-de-loznitsa/
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le 14 mars 2017
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