Beaucoup de poésie, d'empathie et d'horreur omises de la grande histoire dans ce documentaire usant du fictionnel dans sa mise en place et son procédé.
Mais, sans en dénigrer les qualités certaines, l'alchimie dont Chris Marker est pourtant un maître n'aura eu de prise sur moi qu'à quelques rares occasions, me laissant tout de même sur la touche une bonne partie du temps. Il est ici un peu trop décousu pour moi, desservant autant son approche par la fiction que l’immersion narrative essentielle au traitement documentaire de son sujet.
Sujet tout de même suffisamment bien abordé, avec en prime la participation de Nagisa Oshima, pour donner encore un peu plus envie de s'intéresser à l'histoire du Japon, y compris dans ses aspects les plus inavouables.
Juste pour donner le ton du non-dit japonais autour de la bataille d'Okinawa :j'ai demandé à une de mes collègues japonaises des précisions sur cet épisode, elle m'a répondu, non sans une certaine honte, qu'elle savait vaguement qu'il s'était passé quelque chose à Okinawa à la fin de la guerre, mais aucune idée de quoi.