A la base, l'idée était plutôt bonne! Refaire le coup de « Deux heures moins le quart avant Jésus Christ » mais cette fois avec la révolution de 1789, en y plaçant de savants anachronismes et en prenant des libertés gargantuesques avec l'histoire et son cours. Penser son film comme un barbarisme moqueur.
Mais le résultat n'est pas à la hauteur de l'espérance née du papier, de l’hypothèse conceptuelle, de la promesse que contenait la caméra.
Malheureusement on assiste à un échec sur la quasi-intégralité des compartiments qui composent le film. Le mot qui s'impose pour en qualifier la valeur est celui de raté. C'est un festival d'idées qui passe à côté, principalement à côté des canons de l'humour le plus élémentaire.
Pourtant il y a de petites choses à sauver. L'interprétation de Yanne en un Marat fanatique. Le quatuor révolutionnaire (distribué ainsi : Darmon, Beller, Giraud et Kersauson) a quelques bons dialogues et délires. Le duo Poiret-Prévost, malgré l'indigence de leurs rôles, a la qualité d'être stupéfiant en arabes éternels. Serrault en Louis XVI disputant le ridicule à la majesté.
Quant aux trois rôles féminins principaux, que ce soit Charlotte Corday, Marie-Antoinette ou Shéhérazade, ils mêlent une grande inutilité à une certaine stupidité. Avoir la chance de compter Ursula Andress dans son casting pour en faire une folle calineuse de moutons, avec aucune réplique notable, est assez déplorable.
Pour conclure, une critique entre les lignes de la gauche Mittérandienne, une sorte de « c'est la rose l'emmerdant » sur grand écran. C'est le Jean Yanne anarchisant qui vitupère le nouveau pouvoir comme il s'amusait et provoquait la Giscardie.
Ce sera le dernier film de Yanne et c'est peut-être mieux ainsi vu sa teneur, il se retrouve un peu sec et avait probablement tout dit dans ses six réalisations précédentes.
Samuel d'Halescourt