La jeunesse se questionne, se blesse, se ment, se défie. Toutes les facettes de notre personnalité traversent un changement qui n’est pas sans souffrance. Grandir n’est pas aisé, sortir de l’adolescence et devenir adulte est perpétuel et nous ne cessons pas de commettre des erreurs. La confrontation envers nous-mêmes et les autres est la première étape et la plus dure.
Nos 6 personnages vont vivre le temps d’un workshop, l’ébranlement de leur quotidien et de leurs certitudes. Ce ne sont pas nos origines, notre nourriture préférée, notre apparence qui nous déterminent, mais nos sentiments.
Réunis dans un huis clos d’une salle de classe en temps réel, les futilités de présentations superficielles et de refus vont laisser place à la vérité. « Tell me who you are » énonce Stephen Dorff. Tomber pour se relever, alors je suis un survivant. « I’m a survivor » clame-t-il sans honte en brandissant son poignet droit défiguré d’une cicatrice.
A Life Boat. Juste un jeu. Sous les néons blancs et froids, 3 chaises au centre de la pièce représentent 3 survivants. Choisissez qui vous sauvez, le reste du groupe se noie.
Les masques tombent. Une étudiante jouée brillamment de retenue par Chloe Bridges est choisit pour son physique, puis traitée de pute parce qu’à son tour elle désigne son enseignant, tandis que la corpulence gênante d'une autre est automatiquement écartée dans la possibilité d'être élue. La représentation de la sexualité est au cœur de la société. La drogue, la grossophobie et le suicide inondent l’égoïsme qu’ils tardent à reconnaître.
Le respect de soi et l’honnêteté sont la lueur d’espoir de s’estimer être en colère et de se heurter au regard des autres. Se livrer quitte à tout perdre et effacer les limites de la morale, mais retrouver l’essence de ce que nous sommes : l’humanité.
A Life Boat. Juste un jeu. Les lumières éteintes, Stephen Dorff s’avance : « I want you do reflect on a much better it feels to be chosen or to be rejected ». Les échecs condamnent une vie qu’ils croient en conséquence sans valeurs. « I want you to fight for them ». Apprendre du passé et lutter pour ses convictions. Ne rien lâcher.
La séquence de fin est un climax magistral. « Tops (tattoo you) » des Rolling Stones sert de musique d'ambiance aux chaises musicales. Vif, animal, vice de tous les vices, Mick Jagger doit sa longévité à la persévérance. À l’arrêt, ces êtres de chair et de sang se battent littéralement avec cette envie viscérale de survivre !
Courage et rédemption. La peur paralyse et libère. « Every single day is a fight for our lives. Remember that. »
Survivre est une lutte de tous les jours ou dans le cas funeste, remonter la pente et s'extraire de la peur est un acte de bravoure majeur, savoir en tirer le meilleur pour se reconstruire.
"Searching in the darkness where is the second chance. A Life Boat."
Life Boat annonce le talent d'une jeune réalisatrice, Lorraine Nicholson (fille de Jack Nicholson). Elle recrute le trop sous-estimé, Stephen Dorff en leader, auparavant dirigé par Sofia Coppola, face à une bande de jeunes démunis contre l'adversité.
De ce troisième court-métrage, de moins de 20 min, surgit un puissant drame social. A noter que ces ateliers comportent pour certains des abus soulevés ici...
Bonus :
-Court-métrage Life Boat + photos de tournage et courte introduction écrite (http://www.lorrainenicholson.com/lifeboat)
-Court-métrage On Killer Robots + photos de tournage et courte introduction écrite (http://www.lorrainenicholson.com/new-gallery) + page SC (https://www.senscritique.com/film/On_Killer_Robots/39708183)
-Biographie (http://www.lorrainenicholson.com/about)