Martien go home
Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...
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le 21 avr. 2017
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C'est super. Non vraiment, jusqu'à ce que le super organisme unicellulaire s'échappe de sa cage, ça passait bien hormis le fait que personne ne s'offusque de cette créature scientifiquement douteuse mais admettons que ce soit un détail. Le contexte de récupération et d'analyse sur l'ISS d'une capsule provenant de Mars est intéressant même s'il bifurque vite vers une énième variante du film de propagation d'entité mortelle.
C'est super jusqu'au moment où tu te rends compte qu'on te prend vraiment trop pour un jambon. Alors, ça peut varier selon l'humeur. Moi j'ai un peu tardé, c'est quand la capitaine russe veut absolument revenir dans la station en faisant tout le tour pour rentrer par l'autre sas... Mais qu'est-ce que tu fais ? Elle n'a montré qu'une facette d'elle depuis le début, justement son côté carrée / hyper rationnelle et là, elle fait n'importe quoi. Qu'est-ce qu'elle espère sérieusement alors qu'elle est sur le point de se faire violenter par une tentacule !? Il est peut-être temps d'évacuer la bête à un moment non ? Casse-toi ! Déjà qu'on a bichonné la bestiole sans une once de doute de la part de quiconque depuis le début.
A partir de là, j'ai décroché pour assister à une suite de morts attendues toutes plus allongées inutilement les unes que les autres, avec larmes, tristesse, suçage de tentacule et toute l"artillerie, pour finir par un bon gros twist qui ne marche que (quelques dixièmes de seconde) parce qu'il est volontairement mal monté.
Que c'est con tout de même de vouloir encore nous mettre de la scène de Sandra Bullock qui fait le chien, en l'occurrence la lecture d'un conte pour enfant par Jake, plutôt que d'écrire un scénario décent de survival spatial, avec des personnages différents qui ne sont pas d'accord, qui ont un point de vue même, avec des situations qui posent problème pour une vraie raison, pas parce qu'on en a besoin à ce moment là pour faire semblant d'avancer justement parce qu'on a laissé traîner. C'est si compliqué que ça de faire monter la tension avec ce qu'une bête si intelligente peut leur infliger ?
Le coup du gant, ça marche bien pourtant, l'assurance du scientifique mise à mal. Ensuite, il n'y a plus que des tuyaux et un concours de celui qui va prendre la décision la plus débile pour que la tentacule martienne reste en vie.
La bête va se planquer dans des lieux plus que providentiels par pure facilité (je rentre dans la dernière aération pour bien allonger la scène au maximum sans aucune raison par ex). Elle se choppe même un tracker au bout d'un moment tellement le réal n'a pas d'autres idées que reprendre Aliens. Ça lui suffisait pas d'avoir pillé Alien, Sunshine, Gravity, Event Horizon et Leviathan même, et The Thing aussi, autre bestiole qui se cache avec des méthodes et des moyens beaucoup plus logiques et élaborés, il fallait qu'on puisse la voir gigoter sur l'écran pour ne surtout rien lui ajouter d'original sorti de sa douce plastique de Pétunia translucide. Elle a bien un côté intéressant, c'est qu'elle ne fait que tuer justement. Elle n'a pas d'autres aptitudes ce qui la rend bonne prédatrice en chef mais inintéressante sur tout le reste malheureusement.
Il y a pourtant pas mal d'ingrédients pour faire un bon survival horror dans l'espace et on se vautre lamentablement dans les personnages pas écrits, illogiques et sans enjeu ainsi que toutes les facilités et autres balisages qui rendent le tout prévisible et creux. Ainsi le twist final voulu anti-héroïque n'est plus qu'un ultime prétexte à mettre un twist. Parce qu'un twist, c'est bien.
En prime, les deux derniers survivants sont les personnages les moins intéressants. (*) Avec près de deux heures, on n'a pas eu le temps de les écrire. C'est pas que les autres soient bien écrits remarquez, il suffit de regarder le pauvre Hiroyuki Sanada encore une fois ballotté d'un coin à l'autre sans raison. Triste.
M'enfin, y a bien pire. C'est ça le pire.
(*) Je suis sûr qu'à un moment, Jake rigole nerveusement parce qu'il se rend compte que ce qu'il dit est débile.
+1 pour l'horreur oppressante qui se fait sentir lors des bons moments. Mais que c'est énervant de se rendre compte que rien n'est écrit là-dedans. J'étais sorti avec 4 en tête.
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le 25 juil. 2017
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