C'est par ces mots que la directrice de la GRS russe s'adresse à un moment à l'athlète. Dans ce documentaire, fait par une ancienne pratiquante qui a duré un an, on suit le quotidien, entre vie privé, entraînement et concours d'une des deux meilleures pratiquante (russe et mondiale) Margarita Mamun qui se prépare pour participer au JO de 2016. Encadré par son entraineuse personnelle et la directrice de la fédération, on assiste à des scènes de remontrances qui paraissent presque inconcevable devant une caméra. Elle se fait insulter, à la vue de tous, que ce soit à l'entraînement ou bien en concours, la virulence et la violence des mots contraste avec le caractère doux de la sportive qui encaisse, parfois sans mots, parfois avec plus de répondant les invectives régulières de son encadrement. Cela illustre parfaitement le caractère parfois déshumanisé de l'excellence sportive, ou le corps et l'esprit sont sacrifié (littéralement) sur l'autel de la médaille d'or mais surtout de la "perfection". La GRS est, comme l'explique le documentaire dominé par la Russie, et une immense pression est mise sur la fédération. Plusieurs fois la directrice et l'entraineuse y font référence, comme une justification à son traitement. Je vous conseille de le regarder, le sujet est assez rare, souvent les préparatifs sont montrés comme quelque chose de positifs, de souriant même dans la douleur, là c'est tous l'inverse, et voir cette envers du décor, de surcroît quand on apprécie regarder le sport est qu'on a pas pu vivre de l'intérieur sa pratique à haut niveau et son niveau d’exigence, et très éclairant. Je tiens à préciser, car on pourrait le penser dans mon avis, que le documentaire n'est pas à charge activement, il ne dénonce rien, il montre, pudiquement la situation, la voix off n'intervient pas. À nous de nous faire notre propre avis. Cela n'est pas non plus un documentaire sur tous le système sportif, on ne suit qu'une athlète.
Attention parallèle pas forcément pertinent bonjour : Cela me fait penser au monde du travail japonais, où les employeurs (et la société), après avoir poussé à bouts pendant des décennies les employés à travailler le maximum, les obligent maintenant à partir en vacances car ils se sont rendu compte que trop de travail tuaient le travail (étonnant non ?). La même analogie peut ce faire dans le monde de l'esport, sur le jeu League of Legend où les équipes coréennes, autrefois archi-dominatrice, on poussait (jusqu'à un cas extrême) les joueurs à toujours plus s'entraîner, ce que les autres équipes ont copiés à leur intensités. Et maintenant, c'est une équipe européenne, qui s'entraîne moins, mais qui s'amuse plus qui domine. On replace l'humain et son état d'esprit au cœur de la performance, au lieu de chercher à le déshumaniser pour le mécaniser.
Désolé pour cette avis beaucoup trop long, c'est mon premier, et n'hésitez pas à donner le votre si vous êtes allé jusqu'au bout (ou pas, mais du coup vous ne lirez pas ceci ce qui complique la chose).

NicolasCazin
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le 23 juil. 2019

Critique lue 276 fois

Nicolas Cazin

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