No brakes no brains, deuxième.
Le pitch comme la bande annonce étaient jubilatoires autant que terrifiants : cyclistes gangsters, alleycats sauvages, mépris du code de la route, moments de grâce à deux roues et gros son.
Les plus, à mon sens :
* C'est très bien réalisé, grâce au dispositif de caméra embarquée sur le casque et à l'insolente intrépidité du réalisateur qui sait se jouer de tous les obstacles pour garder une image fluide. On éprouve par moments une sensation de vitesse presqu'aussi grisante que si on était réellement sur le vélo.
* J'ai vraiment aimé, tout au long du film le corps à corps poétique du cycliste et de sa monture, typique des pignons fixes.
* La bande son est super et va direct dans ma playlist roule sur les trottoirs et chie sur les piétons.
* Quelques bonnes scènes de vélo vraiment délirantes, sous l'eau, sur la glace, dans la boue.
* Les moments ou Lucas Brunelle parle de sa philosophie, de son travail, je pense que c'est quelqu'un de vraiment passionnant, un de ces réalisateurs underground qui proposent une vision du monde moins sclérosée.
* Les images urbaines et plus généralement le tour du monde ultra rapide proposé dans le documentaire : bikes rules the word \o/
Les moins :
Ils roulent comme des connards, ils sont très agressifs et violents.
Alors, ouiii ok, le principe d'une alleycat est de comptabiliser un maximum de checkpoints en un minimum de temps, par conséquent, le cycliste ne va pas s'emmerder à respecter les feux, les stops, le sens de circulation, et les autres usagers de la route, l'important c'est la vitesse, l'efficacité, la course aux sensations, le frisson du danger...
Mais quand même.
J'aime le vélo pour sa capacité à faire la nique aux autres moyens de transport, mais pour son pacifisme, aussi.
Je veux dire, oui, bien sûr, je suis souvent en colère quand on empiète sur mon droit à circuler, j'ai pété quelques rétroviseurs de bagnoles mal stationnées, j'ai insulté des conducteurs... Mais jamais gratuitement. Et jamais de bon coeur, je crois que j'étais encore plus en colère après, et surtout, je me rends toujours compte que ça ne vaut pas la peine de s'énerver.
En ville, à vélo, mon objectif c'est d'arriver certes en sueur, parfois bien après la voiture, mais l'esprit léger.
Finalement, je trouve ce film assez néfaste pour l'image du cyclisme urbain. Y sont montrés une vision du vélo et un concept auquels je n'adhère pas du tout.
Néanmoins, c'est un parti prit que je respecte, et je pense que je regarderai toujours avec une pointe d'admiration jalouse un cycliste en pignon fixe se mesurer tel un matador face aux bagnoles, perché sur son vélo aérodynamique.