Avec ce film, Arthur Penn avait visiblement deux messages à faire passer :
- Les indiens sont aussi, voire plus civilisés que les blancs
- Le général Custer est une imposture
Mais revenons un peu à l'histoire, qui peut se résumer ainsi : Jack Crabb, est un blanc dont la famille a été décimée par une tribu indienne, les Pawnees, lui-même ayant été par la suite recueilli et élevé par des indiens Cheyennes.
Cette double identité va, au gré des événements, lui permettre de basculer du côté des blancs et du côté des indiens. Car Jack Crabb subit les événements plus qu'il ne les domine. Il traverse l'histoire sans la faire, mais il la voit se dérouler devant ses yeux.
Le personnage de Jack Crabb est une fantastique trouvaille : excellent tireur mais qui rechigne à tuer, séduisant mais innocent, ami avec les indiens, ahuri mais pas trop, il nous amène jusqu'à la bataille de Little Big Horn.
Et Arthur Penn joue sans cesse entre la légéreté qu'offre Jack Crabb, et le tragique de l'histoire du général Custer, massacreur d'indiens finalement défait dans une bataille suite à des errements stratégiques incroyables.
La terminologie de picaresque a souvent été adjointe à ce film. Et c'est vrai que cela convient tout-à-fait. Un film qui est à la fois une grande fresque historique et un divertissement ambitieux.
Le nouvel Hollywood, les mouvements pour les droits civiques, la révolte contre la guerre du Vietnam, la libération des moeurs. Autant de convergence de luttes et d'émancipation qui concourent à ce film et pour lesquels ce film concourt.
Car, si l'on revient aux objectifs d'Arthur Penn évoqués initialement, oui, on comprend que les indiens sont plus sages que les blancs, aussi civilisés qu'eux, quoique différemment, et plus tolérants qu'eux.
Et oui, le général Custer est une ordure. Le fait que dans le film, il soit également un crétin imbu de lui-même m'apparaît plus un choix éditorial de l'auteur qu'une réalité historique, mais sur ce point précis, je n'ai pas la connaissance historique suffisante.
Et puis, cerise sur le gâteau, la scène de rencontre entre Faye Dunaway et Dustin Hoffmann vaut à elle seule le visionnage du film. Mais en limite peut-être le partage avec des enfants non avertis...