En 1970, Arthur Penn fait parler de lui en offrant aux spectateurs un western d’un nouveau genre dans le paysage américain. Alors qu’ils sont souvent dénigrés, les indiens apparaissent ici comme une famille. Mais le western prend aussi ses distances avec le genre avec une certaine ironie. Le réalisateur se joue des codes employés à tout va et n’hésite pas à montrer, pour exemple, un mort transpercé par une flèche, qui pourtant respire, comme si la direction du figurant avait échouée. Penn s’amuse à naviguer dans les registres. La mort du grand-père est très solennelle presque émouvante, jusqu’au moment où il se relève car son heure n’était pas venue. A contrario, Little Big Man est clairement une allégorie de l’impérialisme américain en Asie et du massacre de Washita en 1868. De plus, le film sort en 1970, c’est-à-dire durant la guerre du Vietnam. C’est donc avec un certain risque, que le réalisateur s’ambitionne de parler de la colonisation et comment une colonie peut en détruire une autre. Little Big Man fait passer tous ses messages politiques dans un ton hypocrite mais tellement réussi. Dustin Hoffman incarne peut-être ici, le rôle de sa vie. Le regard et les métamorphoses du Petit Grand Homme sont mémorables et marquent à jamais l’Histoire du Cinéma.